Chapitre 4

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La nuit est tombée, plongeant la maison de briques dans l'obscurité. Seules quelques bougies vacillantes éclairent la pièce, projetant des ombres inquiétantes sur les murs. Nifnif, Noufnouf, Nafnaf et moi, nous sommes tous réunis autour de la table, chacun perdu dans ses pensées. La tension est palpable. Personne ne parle, mais nous savons tous que le répit dont nous bénéficions est temporaire. Le Loup reviendra, et il sera encore plus déterminé à nous détruire.

Je regarde Nafnaf, qui semble être le plus calme des trois. Malgré la peur, il garde une attitude résolue, comme s'il cherchait constamment une solution. Nifnif et Noufnouf, quant à eux, ne cessent de jeter des coups d'œil nerveux à la porte et aux fenêtres, craignant de voir surgir le Loup à tout moment.

- Nous devons réfléchir à un plan, dis-je, brisant finalement le silence oppressant. Cette maison a tenu bon, mais il ne tardera pas à revenir, et je crains qu'elle ne résiste pas à une autre attaque.

Nafnaf hoche la tête, les yeux fixés sur la table.

- Tu as raison, Lisa-Marie, répond-il d'une voix grave. Nous avons réussi à le repousser cette fois, mais il ne fera pas les mêmes erreurs. Il sait maintenant ce à quoi il a affaire.

Noufnouf, qui n'a pas dit un mot depuis un moment, se redresse soudain.

- Je... je n'ai jamais vu quelqu'un souffler aussi fort, murmure-t-il, encore sous le choc de l'attaque précédente. C'est comme s'il devenait plus fort à chaque souffle.

- Tu n'as pas tort, lui répond Nifnif. Il s'entraîne. Depuis des années, il s'est renforcé. Ce n'est plus le Loup que nous avons affronté quand nous étions jeunes. Il a gagné en puissance, et je ne pense pas que cela s'arrêtera là.

Les mots de Nifnif font naître en moi une nouvelle vague d'inquiétude. Le Loup a non seulement la force, mais aussi la volonté de nous abattre. Si nous ne trouvons pas une solution rapidement, il finira par réussir.

- Il doit y avoir une raison pour laquelle il s'est acharné sur vous pendant toutes ces années, dis-je, essayant de comprendre ce qui motive le Loup. Qu'est-ce qu'il veut vraiment ?

Nafnaf soupire, et je vois dans ses yeux la fatigue de quelqu'un qui a trop longtemps porté un lourd fardeau.

- Il nous en veut depuis la mort de sa compagne, explique-t-il doucement. Nous avons entendu des rumeurs à ce sujet, mais nous n'avons jamais su ce qui s'était vraiment passé. Tout ce que nous savons, c'est qu'il nous tient pour responsables.

Je reste silencieuse, tentant d'assembler les pièces du puzzle. Le Loup n'est pas simplement motivé par la haine ou la vengeance superficielle. Il croit fermement que les trois petits cochons sont à l'origine de sa douleur la plus profonde. Mais pourquoi ? Que s'est-il vraiment passé ?

- Nous devons le découvrir, déclare Noufnouf soudainement, ses yeux brillant d'une lueur de détermination. Si nous comprenons ce qu'il veut, peut-être pourrons-nous trouver un moyen de mettre fin à tout ça.

Je suis d'accord. Nous ne pouvons plus nous contenter de fuir ou de nous défendre. Il est temps de passer à l'offensive, non pas en attaquant, mais en cherchant à comprendre. Si nous découvrons la vérité, nous pourrions être en mesure de négocier une trêve, ou au moins, de trouver un moyen de le stopper définitivement.

- La question est : comment ? demande Nifnif. Comment pouvons-nous obtenir des informations sur ce qui s'est passé, alors que tout ce que nous avons ce sont des rumeurs ?

Je réfléchis intensément, cherchant une piste, une idée. Puis une pensée me vient.

- Et si nous allions dans son antre ? proposai-je, mon esprit commençant à assembler un plan. S'il a gardé des souvenirs de cette époque, nous pourrions trouver des indices sur ce qui le motive réellement.

Les trois cochons échangent des regards incertains.

- C'est risqué, dit Nafnaf après un moment. Mais tu as raison, c'est peut-être notre seule chance. S'il a gardé quelque chose de précieux pour lui, ce sera là-bas.

Nous discutons du plan longuement, évaluant les risques et les possibilités. Finalement, nous décidons d'attendre la journée suivante, quand le Loup sera peut-être moins sur ses gardes, pour se rendre dans son repaire. Nous devons être rapides et discrets, récupérer ce que nous pourrons et revenir avant qu'il ne s'aperçoive de notre présence.

Alors que la nuit avance, la fatigue commence à nous envahir, mais personne ne ferme l'œil. Nous nous relayons pour veiller, chacun à l'écoute du moindre bruit suspect. Les heures passent, et l'angoisse de ce qui nous attend le lendemain pèse sur nos épaules.

Quand l'aube pointe enfin, nous sommes prêts. Nous avons préparé un sac avec tout ce dont nous pourrions avoir besoin, et chacun de nous est déterminé à mener cette mission à bien. Le silence du matin est presque apaisant, mais il cache une menace constante. Le Loup est peut-être encore proche, mais c'est un risque que nous devons prendre.

Nous sortons discrètement de la maison, prenant soin de ne pas faire de bruit. Nifnif, Noufnouf, Nafnaf, et moi nous enfonçons dans la forêt, guidés par une détermination silencieuse. Nous savons où se trouve l'antre du Loup, et plus nous nous en approchons, plus la tension monte.

La forêt est dense, chaque craquement de branche sous nos pieds résonne comme un coup de tonnerre dans ce silence oppressant. Nous avançons prudemment, guettant le moindre signe du Loup. Son repaire n'est pas loin, une caverne sombre et sinistre que nous pouvons déjà entrevoir à travers les arbres.

- Il faut être rapides, murmure Nafnaf, son regard fixant l'entrée de la caverne. Prenons ce que nous pouvons et sortons avant qu'il ne nous découvre.

Je hoche la tête, sentant une boule se former dans mon estomac. C'est maintenant ou jamais. Nous entrons dans la caverne, nos pas résonnant légèrement sur le sol rocheux. L'air est froid et humide, et une odeur âcre flotte dans l'air. La lumière du jour pénètre à peine dans cette antre, laissant les coins plongés dans l'obscurité.

Nous nous séparons légèrement, fouillant les lieux pour trouver quelque chose, n'importe quoi qui pourrait nous aider. Les murs sont couverts de griffures, comme si le Loup avait laissé ici toute sa colère et sa frustration.

C'est alors que Nifnif s'arrête brusquement, son regard fixé sur un objet posé sur une pierre plate. Je m'approche pour voir ce qu'il a trouvé, et mon cœur se serre en voyant une petite boîte en bois finement sculptée.

- Ça doit être important, chuchote Nifnif. Il l'a gardée ici, loin des regards.

Je prends la boîte avec précaution, l'ouvrant lentement. À l'intérieur, un médaillon en argent repose sur un coussin de velours. Je le soulève délicatement, découvrant une gravure : une image de deux loups, un mâle et une femelle, se tenant côte à côte, leur regard plein de tendresse.

- C'était elle, murmure Noufnouf, comprenant immédiatement. C'était son amour.

Je sens une vague de tristesse m'envahir. Le Loup n'est pas simplement une créature maléfique cherchant à détruire. Il a perdu quelqu'un qu'il aimait, et cette perte l'a rendu fou de douleur. Mais pourquoi en veut-il autant aux cochons ? Qu'est-ce qui les lie à cette tragédie ?

Avant que nous puissions réfléchir davantage, un bruit sourd retentit à l'entrée de la caverne. Nous nous figeons, les yeux écarquillés de peur. Le Loup est là, sa silhouette massive bloquant la lumière du jour qui filtré par l'entrée. Il a découvert notre intrusion.

- Qu'est-ce que vous faites ici ? gronde-t-il, sa voix résonnant dans la caverne avec une menace palpable.

Nous sommes piégés. Le médaillon tremble dans ma main, et je sais que nous devons sortir d'ici avant que le Loup ne déchaîne sa colère. Mais il est trop tard pour fuir. Nous devons faire face à la bête qui se dresse devant nous, une bête qui n'a plus rien à perdre.

les trois petit cochons 2Where stories live. Discover now