les trois petit cochons 2

Chapitre 10

Les jours qui suivent la formation de notre alliance sont remplis de travail acharné. Nous mettons en pratique ce que nous avons décidé : reconstruire ensemble, apprendre à nous connaître, à nous faire confiance. Mais malgré les bonnes intentions, il est difficile d'oublier des années de méfiance et de peur. Chaque geste est scruté, chaque mot pesé avec précaution. Pourtant, nous avançons, lentement mais sûrement.

Un matin, alors que nous travaillons à la reconstruction de la maison de Nifnif, le Loup s'approche de moi avec une expression sérieuse.

- Lisa-Marie, dit-il doucement pour ne pas attirer l'attention des autres. J'ai réfléchi à notre situation, et je pense qu'il est temps de mettre notre plan en action.

Je lève les yeux vers lui, intriguée.

- Quel plan ? demande-je.

- Nous devons capturer les trois cochons, murmure-t-il en regardant autour de lui pour s'assurer que personne ne nous écoute. Si nous pouvons les capturer sans leur faire de mal, nous pourrons les forcer à avouer leurs torts devant toute la communauté de la forêt. Cela pourrait être le début de la vraie réconciliation.

Je suis surprise par sa proposition. Le Loup a-t-il encore des doutes sur la sincérité des cochons ? Ou est-ce simplement son instinct de prédateur qui refait surface ?

- Es-tu sûr que c'est la bonne solution ? demande-je, un peu hésitante.

Le Loup hoche la tête.

- Nous avons besoin de montrer à tout le monde que les choses peuvent changer. Mais pour cela, il faut que les cochons soient prêts à affronter leur passé. Et si nous leur faisons avouer leurs erreurs publiquement, cela pourrait ouvrir la voie à une véritable réconciliation.

Je réfléchis un instant. L'idée de capturer les cochons me met mal à l'aise, mais je comprends aussi que le Loup ne veut pas faire de mal, seulement forcer une confrontation qui pourrait mener à la paix. Peut-être que cela pourrait fonctionner, si tout est fait avec soin.

- D'accord, dis-je finalement. Mais seulement si nous faisons cela sans leur causer de douleur. Ils doivent comprendre que nous cherchons la paix, pas la vengeance.

Le Loup acquiesce, un éclair de détermination dans les yeux.

- Très bien. Prépare-toi, car nous allons agir ce soir.

Tout le reste de la journée, je suis nerveuse, partagée entre le doute et l'espoir que ce plan pourrait vraiment fonctionner. Lorsque la nuit tombe, et que tout le monde est endormi, le Loup et moi mettons notre plan en action.

Nous commençons par Nifnif, le plus craintif des trois. Sa nouvelle maison, en bois cette fois, est plus solide que la précédente, mais elle est loin de pouvoir résister à la force du souffle du Loup. Nous nous approchons silencieusement de la maison sous la lueur de la lune.

- Prépare-toi, murmure le Loup en se plaçant devant la maison. Je vais souffler doucement pour commencer, juste assez pour faire sortir Nifnif sans qu'il prenne peur.

Je hoche la tête, mon cœur battant la chamade. Le Loup prend une profonde inspiration, gonflant son torse jusqu'à devenir presque énorme. Ses poumons se dilatent, et il semble grandir sous la force de son souffle. Quand il souffle, c'est comme une bourrasque douce mais puissante qui frappe la maison. Les fenêtres vibrent, et la porte s'ouvre en grinçant.

Nifnif sort de la maison, les yeux écarquillés de peur. Il aperçoit le Loup et pousse un cri d'effroi, mais je m'approche rapidement pour le rassurer.

- Nifnif, calme-toi, c'est moi, Lisa-Marie, dis-je en essayant de garder ma voix douce et apaisante.

Mais avant que je ne puisse le calmer, Nifnif prend la fuite, courant à travers la forêt aussi vite que ses pattes peuvent le porter. Le Loup grogne de frustration, mais je l'empêche de le poursuivre.