les trois petit cochons 2

Chapitre 23

Les jours qui suivent mon retour sont marqués par une étrange sensation de décalage. Je suis de retour chez moi, dans ce monde familier, mais je me sens différente, comme si une part de moi était restée dans cette forêt enchantée, entourée de mes amis du conte. La transition est douce, mais inévitablement teintée de nostalgie.

Le matin qui suit mon retour, je me réveille avec une détermination nouvelle. Tout ce que j'ai vécu, tout ce que j'ai appris dans ce monde de contes, je veux l'appliquer ici, dans ma propre vie. Les valeurs que j'ai découvertes — le courage, la loyauté, l'importance de croire en la rédemption — ne sont pas réservées aux contes de fées. Elles ont une place ici, dans ce monde.

Je descends dans la cuisine, où ma famille est déjà réunie pour le petit déjeuner. Ils me saluent avec leurs sourires habituels, et je me rends compte combien ces petites choses, que je prenais pour acquises, ont pris une nouvelle signification. La chaleur de la maison, les rires, la simplicité de la vie quotidienne : tout cela est précieux.

Après le petit déjeuner, je retourne dans ma chambre et ouvre le livre des trois petits cochons. Je le feuillette doucement, revisitant mentalement chaque étape de l'aventure. Chaque page semble raconter bien plus que ce qui est écrit, comme si elle contenait des souvenirs que seuls ceux qui ont vécu l'histoire peuvent comprendre.

Je m'arrête sur la dernière illustration, celle du Loup avec ses louveteaux et les saucisses portant les chapeaux des trois cochons. C'est un clin d'œil à la fois tendre et amusant, et je souris en imaginant ce qui se passe maintenant dans la forêt. Je suis certaine que la paix règne enfin, et que la communauté que nous avons créée continue de prospérer.

Mais une pensée me traverse l'esprit : comment vais-je continuer sans eux ? Sans cette aventure qui m'a tellement marquée ? Je réalise alors que, même si je ne peux plus être physiquement avec eux, leur présence continuera de vivre en moi, dans chaque décision que je prendrai, dans chaque obstacle que je surmonterai.

Je décide de sortir prendre l'air, de m'immerger dans le monde qui est le mien. La ville où je vis semble plus vivante, plus riche de possibilités. Je marche dans les rues, observant les gens autour de moi, les interactions, les sourires échangés. Je me demande combien d'entre eux ont leurs propres "mondes de contes", leurs propres histoires qui les ont façonnés, même s'ils ne s'en rendent pas toujours compte.

Je m'arrête dans un parc, trouvant un banc sous un grand arbre. Le vent fait bruisser les feuilles, et pour un instant, je ferme les yeux et imagine que je suis de retour dans la forêt magique, avec le Loup, Chaperon, et les autres. Je les revois tous, riant, travaillant ensemble, protégés par l'ombre bienveillante des arbres géants.

Quand j'ouvre les yeux, je sais que tout cela fait maintenant partie de moi, d'une manière que rien ni personne ne pourra jamais enlever. Ces souvenirs sont gravés en moi, non pas comme une échappatoire, mais comme une source de force.

De retour chez moi, je décide de reprendre ma vie, mais avec une nouvelle perspective. Chaque défi que je rencontrerai, chaque personne que je rencontrerai, sera une opportunité d'appliquer ce que j'ai appris. Je me sens prête à affronter tout ce que la vie me réserve, armée de ces leçons de courage, de compassion, et de persévérance.

Avant de me coucher, je retourne une dernière fois au livre. Je sais qu'il ne s'agit pas simplement d'un recueil d'histoires pour enfants, mais d'un portail vers quelque chose de plus grand, de plus profond. Je le referme doucement, le posant sur ma table de chevet.

Alors que j'éteins la lumière, je me laisse aller à une dernière pensée pour mes amis dans la forêt. Je me demande ce qu'ils font en ce moment, si le Loup continue de veiller sur les siens, si Chaperon raconte encore des histoires autour du feu, si les cochons, avec leur ingéniosité, inventent de nouvelles manières de rendre la forêt plus sûre.

Une brise légère passe par la fenêtre ouverte, faisant légèrement onduler les rideaux. Pour un instant, j'ai l'impression d'entendre au loin le murmure des arbres de la forêt enchantée, comme un écho lointain de ce monde qui continue de vivre, quelque part, dans un autre plan.

Je ferme les yeux, un sourire paisible sur les lèvres. Peu importe où je suis, peu importe les défis que j'aurai à relever, je sais que je ne serai jamais seule. L'histoire des trois petits cochons, du Loup, de Chaperon, et de tous ceux que j'ai rencontrés continuera de m'accompagner, dans ce monde et au-delà.

Et avec cette certitude, je m'endors, prête à affronter le lendemain, pleine d'espoir et de gratitude pour l'aventure extraordinaire que j'ai vécue.