0.

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Plic,

Ploc,

Plic,

Ploc,

Plic,

Ploc,

Plic,

— Matthew.

Plic,

Ploc,

Plic,

Ploc,

— Matthew !

Une main me secoue l'épaule, et je sors de ma transe difficilement. Le bruit des gouttes s'écrasant contre la fenêtre m'avait obnubilé. Je ne sais pas depuis combien de temps j'étais ici. Ni depuis combien de temps Sarah était arrivée. Tout ce que je savais c'est que j'étais dans cette chambre d'hôpital, comme tous les jours. Le bruit de l'eau couvrait celui des machines qui te maintenaient en vie et te rendait cette torture que tu devais subir un peu moins dure.

J'avalais ma salive et me retournais vers ce lit où tu étais allongée. T'es beaux cheveux bruns étaient étalés sur l'oreiller blanc. Un tube était enfoncé dans ta gorge et tu étais relié aux machines par d'innombrables câbles. Ta gorge était maintenue en place par une minerve en plastique blanc.

Les murs de la chambres étaient tout aussi blancs, tout était blanc, et je savais que tu l'aurais détesté. Toi, tu n'aimais porter que de la couleur, mais l'on t'avais enfilé une pauvre blouse de clinique blanche avec des petites fleurs bleues.

Je m'enfonçais un peu plus dans mon fauteuil sans jamais te lâcher des yeux. Voilà quelle était ma routine quotidienne depuis deux mois. Je passais mes journées à tes côtés, comme avant.

Mais maintenant c'était moi qui faisais la discussion, je parlais, parlais, parlais. J'avais lu sur Internet qu'une personne dans le coma pouvait nous entendre alors j'espérais que tu avais entendue tout ce que je t'avais confié.

Je crois bien t'avoir raconté tous les souvenirs d'enfance qui me passaient par la tête. Je t'ai aussi expliqué de bien nombreuses fois ô combien je t'avais trouvée magnifique la première fois que tu as passé les portes du bahut.

J'ai aussi beaucoup pleuré, de tristesse, de joie, de colère, de honte et de peur. Le médecin m'avait expliqué que ma peur était normale, que je devrais leur faire confiance et qu'ils prendraient soin de toi ici. Mais j'ai aujourd'hui encore beaucoup de mal à regarder l'infirmière te prélever du sang toutes les semaines pour une analyse complète.

Tu détestais les piqûres, fort heureusement tu n'en es pas consciente du nombre de fois où ces toubibs t'ont piqués.

Mon cœur se serre au fur et à mesure, je ressens de moins en moins l'envie de vivre. Quel sens donner à ma vie si tu n'y es plus ? J'ai été incapable de retourner en cours après ton accident, j'ai peur maintenant d'y revenir.

Le médecin m'a dit que je devrais songer à consulter un psychologue pour lui parler de toi. Mais je refuse de partager mes souvenirs à quiconque que toi et uniquement toi. Tu es l'unique personne avec qui je les partage et il est hors de question qu'un autre en ait connaissance.

Ma mémoire est ma seule compagnie aujourd'hui. J'espère cependant que tu ressens ma présence à tes côtés tous les jours et que lorsque tu te réveilleras, tu te souviendras de moi, de nous.

Le médecin a dit qu'il y avait eu une lésion au niveau du lobe temporal de ton cerveau, et que cela pouvait entraîner des problèmes de langages, d'émotivités et des pertes de mémoires. Moi je sais que tu t'en sortiras, tu es une battante, et je souhaite du plus profond de mon cœur que tu guérisses.

Je te promets d'être là pour toi à chaque seconde, chaque minute, chaque jour. S'il le faut je resterai à tes côtés jusqu'à la fin de ma vie. Car c'est bien ce que l'on s'était promis toi et moi lorsque je t'ai fiancé : « s'aimer à vie jusqu'à ce que la mort nous sépare ». À quelques mois près, cette promesse était scellée, mais même si elle n'a pas été officialisée, je me suis juré personnellement de ne jamais te lâcher. Tu es tout pour moi mon amour.


💫

Bon... Les nouvelles ne sont pas très joyeuses...

On commence doucement avec un petit peu plus de 600 mots pour introduire l'histoire.

Kiss 💋

Anna 🌸

Per Aspera Ad AstraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant