V. Bagel au thon

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Si je te dis bagel. Tu me réponds thon. Simple.

— C'est le meilleur bagel au thon que j'ai jamais mangé et pourtant je suis une experte.

Je rigole sans m'en cacher et l'observe apprécier chaque bouchée de son repas favori. Sa joie me comble. Il m'en faut peu pour être heureux à ses côtés.

Tu dégustes ce bagel jusqu'à la dernière miette et ressort tes manuels et ton bloc-notes.

— Tu peux me ré-expliquer la partie du cours sur le formalisme ? J'ai pas tout compris.

Je prends une gorgée de ma boisson et me redresse sur mon siège en me penchant vers elle. Ses yeux, attentifs, attendent ma réponse.

— C'est simple. C'est un mouvement littéraire et artistique qui met l'accent sur la forme plutôt que sur le fond. Ça remonte à Aristote pendant l'Antiquité, qui a posé la première distinction fondamentale, à savoir que toute chose comporte deux composantes : forme et matière. Selon les époques cette opposition a varié. Par exemple, esprit et corps, signifiant, signifié ou encore vérité réalité.*

Elle hoche doucement la tête.

— C'est plus facile quand c'est toi qui explique. Tu devrais songer à devenir prof de littérature.

Mon sourire s'étire. Dans le mille Isis. Tu vises toujours juste.

— C'est ce qui est prévu.

Ses yeux s'écarquillent légèrement. Ô que j'aime la façon dont son visage est un parfait livre ouvert sur ses émotions.

— Tu seras un très bon professeur, me sourit-elle.

Je la remercie en la gratifiant d'un sourire et nous reprenons nos révisions communes.

*

Je caresse doucement ses cheveux que je décale sur le côté. Mes doigts massent sa nuque délicatement et Isis émerge du sommeil. Mon sourire se fait taquin.

— Bien dormie princesse ?

Ses yeux me regardent tandis qu'elle s'étire en baillant. Elle s'est véritablement endormie sur ses devoirs, et je n'ai eu à cœur de la réveiller que lorsque je devais la ramener chez elle.

— Le prince n'est-il pas censé réveiller la princesse d'un baiser ?

Mon regard s'intensifie dans sa direction et une tension s'installe entre nous. Sa question est loin d'être anodine.

— Tu aurais voulu que je t'embrasse Isis ?

Nos visages ne sont qu'à une vingtaine de centimètre l'un de l'autre. Assis tous les deux à cette même table reculée de ce même café.

— Oui Matthew.

Ma respiration se coupe, mon pouls accélère. Ma main se lève et je viens passer une de ses mèches derrière son oreille. Mon pouce effleure sa pommette avant que ma main ne vienne se loger contre sa mâchoire.

Je rapproche son visage du mien toujours en la fixant dans les yeux. Ses yeux verts qui m'obsèdent depuis le premier jour. Ses yeux verts qui hantent mes pensées depuis plus d'un mois.

Puis.

Explosion.

Une irradiation de chaleur se propage dans mon corps lorsque nos lèvres se rencontrent pour la deuxième fois. Mais cette fois le baiser est profond. Fiévreux. Enivrant. Aphrodisiaque. Cette rencontre brouille toutes mes pensées et m'emporte dans un tourbillon de sensations multipliées par mille.

Isis. Ma déesse. Ma magnifique Isis.


*Extrait de Wikipedia : https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Formalisme*


💫

Le premier bisou !! 

Je suis amoureuse de Matthew personnellement, si ce n'est pas encore le cas pour vous attendez juste un peu...

Kiss 💋

Anna 🌸


Per Aspera Ad AstraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant