— J'aimerais que tu m'accompagnes quelque part.
La voix triste d'Isis me percute. Je lâche mon téléphone sur lequel je trainais depuis une bonne trentaine de minutes. le temps que madame prenne sa douche.
— J'ai réfléchi. Je dois aller voir quelqu'un mais j'en serai incapable toute seule. J'ai besoin de toi Matthew.
— Tout ce que tu veux mon amour, tu le sais.
Elle hoche la tête et vient s'installer en travers de mes genoux. Je resserre mon étreinte autour d'elle et plonge ma tête dans le creux de son cou où je prends soin de déposer quelques baisers comme à mon habitude.
— Ma grand-mère est hospitalisée depuis maintenant trois ans. Elle est atteinte de l'alzheimer. Ça me fait mal à chaque fois que je vais la voir de me rendre compte qu'elle nous oublie. qu'elle ferme les yeux sur nos existences. Que tous nos moments s'effacent.
Je n'ose pas imaginer sa douleur.
Se faire rejeter par quelqu'un avec qui vous partagiez beaucoup de choses est douloureux. Mais se faire oublier par une personne que l'on aime est bien plus amer et affligeant...
— Je serai avec toi mon amour.
Isis vient déposer un baiser sur mes lèvres et je lui souris. A travers mes yeux plantés dans les siens je lui transmet tout l'amour que j'ai pour elle.
*
— J'ai peur Mat'.
— Je suis là, Isis. Je serai toujours là, la rassurais-je en frottant son dos.
Nous entrons dans le centre hospitalier. Après avoir décliné nos identités nous suivons un interne à travers les couloirs de cet hôpital qui pue le produit aseptisant et l'alcool pur.
Je ne me sens pas à l'aise ici. Je ne sais pas pourquoi. Quelque chose me retient.
Je chasse cette pensée de ma tête et continue de suivre le mouvement. Enfin, nous arrivons devant une porte numérotée "108".
L'interne nous laisse.
J'entrelace mes doigts à ceux d'Isis et toque à sa place la voyant paralysée par l'appréhension.
Aucune réponse.
Après une seconde tentative échouée, je finis par pousser la porte doucement.
Une chambre d'hôpital, tout ce qu'il y a de plus basique, s'ouvre devant nous. La blancheur des murs m'éblouit presque.
Je laisse Isis passer devant moi tandis que je reste en retrait. Cette dernière s'approche du lit où dort sa grand-mère. Elle s'installe dans le fauteuil à côté et attrape délicatement la main de sa mamie.
J'observe la scène de loin. Voulant lui laisser son intimité.
Mais c'est bien la première fois que je vois Isis aussi... Vulnérable. Désemparée. Et je comprends mieux pourquoi elle a pour vocation de devenir médecin.
Au-delà de la logique scolaire et du fait qu'Isis est une personne dévouée à la cause des autres, cette dernière cache des choses. Même à moi. Sa situation actuelle fait sens avec cette envie d'être au premier rang pour sauver la vie d'autrui.
Sa grand-mère émerge lentement mais semble bien trop shootée aux médocs pour formuler ne serait-ce qu'une pensée correcte.
Cette image me brise le coeur et je vois les yeux de ma déesse s'embués.
Après de longues minutes, sa grand-mère se rendort. Je m'approche d'Isis et la prends fermement dans mes bras.
Elle se laisse aller. Elle pleure à chaudes larmes contre mon épaule. Et je n'y peux rien.
C'est probablement ce qui me fait du mal à cet instant. Être incapable de soulager sa douleur. Être en impossibilité de faire quoi que ce soit pour lui venir en aide.
Ses sanglots s'intensifient et je la laisse tremper mon t-shirt autant qu'elle en a besoin. Doucement mais sûrement, je nous fais sortir de la pièce, devenue bien top étouffante pour nous deux.
— Pleure autant que tu en as besoin Isis. Les larmes ne sont pas criminelles. Bien au contraire.
Ses reniflements augmentent et je caresse ses cheveux en réponse.
— Je suis là, Isis. Je ne te lâcherai pas. Je t'aime.
Jamais, oui jamais. Jamais je ne faillirai à cette promesse.
Je t'aimerai jusqu'à la fin Isis.
💫
Plus que trois petits flashback...
Kiss 💋
Anna 🌸
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Per Aspera Ad Astra
RomancePar des voies ardues jusqu'aux étoiles... « - Je t'aime Matthew... - Je t'aime ma divine Isis... » « - Tu m'avais promis de m'aimer jusqu'à ta mort... - Les humains mentent parfois mon amour... » « - Mais je n'ai jamais dis que cette promesse était...