Chapitre 10

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Il me saisit le bras, enfonçant ses doigts douloureusement dans ma chair. Je tentai de me dégager, mais il me plaqua contre le mur, sa poigne de fer m'empêchant de bouger. Mes cris résonnèrent dans ma tête, mêlés aux échos des gifles violentes.

– Espèce de garce ! Tu me trahis, c'est ça ? hurla - t - il, son haleine chargée d'alcool me brûlait le visage.

Je me recroquevillai, implorant d'une voix tremblante qu'il me laisse tranquille. Mais rien n'y faisait, les coups continuaient de pleuvoir, me laissant meurtrie et terrifiée. Une gifle cinglante fendit l'air, me projetant en arrière. Je m'écroulai au sol, complètement sonnée, alors qu'il continuait de me rouer de coups, hurlant des insanités.

– Tu me mens ! Tu couches avec un autre, avoue ! vociféra - t - il, hors de contrôle.

Je me protégeai de mes mains tremblantes. La douleur des coups m'envahissait, mêlée à de la terreur. J'avais l'impression que mon cœur allait exploser tant il battait fort.

Il s'agenouilla près de moi et commença à parcourir mon corps de ses mains sales. Je me dégoûtais. Mon corps me dégoûtait. Malgré tout je murmurai les yeux fermés :

– Non, arrête ! Laisse - moi tranquille !

Les larmes ruisselant le long de mes joues, je ne savais même pas comment ces mots étaient sortis de ma bouche. Mais il n'en eut rien à faire. Ses gestes devenaient de plus en plus pressants et je sentis la terreur me submerger.

Soudain, le décor se troubla et disparut, ne laissant que le noir absolu. Je me réveillai en sursaut, le corps parcouru de spasmes. Mon cœur tambourinait, comme prêt à jaillir et ma respiration était saccadée.

Encore ce cauchemar récurrent.

Peu à peu, les contours de ma chambre se dessinèrent autour de moi. Le dégoût que j'ai ressenti reste ancré en moi, comme un stylo indélébile.

Prenant une grande inspiration, je passai une main tremblante sur mon visage moite. Je jetai un coup d'œil à mon réveil.

5 h 34.

C'était tôt. J'essayai de me rendormir, me tournant et me retournant dans mon lit, mais en vain. Les images revenaient dans mon esprit et refusaient de me laisser en paix.

Excédée, je finis par me lever et décidai de sortir prendre l'air. Traversant les couloirs de la maison mitoyenne à celle des D'Angelo d'un pas mal assuré, je gagnai la cour intérieure.

L'air frais me soulagea. Je m'assis sur le banc en pierre, savourant le calme apaisant des lieux. Lentement, la tension quitta les épaules et je me sentis plus sereine.

Un bruit de pas me sortit de ma rêverie. Je relevai la tête et aperçus Elyo s'avancer vers moi. Je me crispais instinctivement, sur la défensive.

– Que fais - tu ici à cette heure - ci ? me demanda - t - il, un sourcil froncé.

– Je te retourne la question, répliquai - je, mes yeux lançant des éclairs.

Le visage d'Elyo se referma.

– J'ai le droit d'être où bon me semble. J'habite ici, rétorqua - t - il d'un ton sec. Contrairement à toi !

Encore cette condescendance insupportable, grognai - je intérieurement.

Comme si j'avais besoin de son autorisation pour respirer l'air frais.

L'agacement monta en moi comme une boule dévastatrice. Pourquoi fallait - il qu'il soit si méprisable à mon égard ?

The Price of SilenceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant