The Price of Silence

Chapitre 21

Je claqua la porte et me dirigeai vers le gymnase, mon sac de patinage artistique en bandoulière. J'enfilai les chaussures et serrai au maximum les lacets, afin que mon pied ne glisse pas.

Je glissai sur la glace avec détermination, laissant mes soucis fondre derrière moi. Les lames tranchaient la surface lisse, créant un rythme apaisant. Je commençai par quelques tours de piste pour m'échauffer, sentant mes muscles se détendre peu à peu.

Reprenant mon souffle, je décidai de tenter cette nouvelle figure que j'avais vue en vidéo récemment. Un triple Axel suivi d'une combinaison de sauts. Je savais que c'était ambitieux, peut-être même téméraire, mais j'avais besoin de ce défi.

Je pris de l'élan, accélérant progressivement. Mon cœur battait la chamade, mélange d'excitation et d'appréhension. Au moment crucial, je m'élançai dans les airs, tournant sur moi-même. Un tour, deux tours, trois tours...

L'atterrissage fut rude. Je vacillai, luttant pour garder l'équilibre. Mes jambes tremblaient sous l'effort, mais je réussis à ne pas tomber. Sans perdre de temps, j'enchaînai avec un double boucle piqué, puis un simple Salchow.

Essoufflée, je terminai ma séquence par une pirouette assise, me relevant lentement tandis que je ralentissais. Ce n'était pas parfait, loin de là, mais j'avais réussi. Un sentiment de fierté m'envahit, chassant les dernières traces de ma colère initiale.

Je quittai le gymnase, mon sac de patinage sur l'épaule, et me dirigeai vers la demeure imposante de Luigi D'Angelo, le parrain mafieux. L'ironie de la situation ne m'échappait pas : moi, la fille de son ennemi juré, donnant des cours particuliers à ses enfants.

En entrant, je fus accueillie par le regard sévère de Luigi. Ses yeux sombres me transpercèrent, pleins de méfiance et d'hostilité à peine voilée. Je baissai la tête, feignant la soumission, tout en serrant les poings dans mes poches de jean.

Il tombait des trombes d'eau dehors. La pluie faisait rage. Dans le salon transformé en salle d'étude, Chiara et Gianni m'attendaient, leurs cahiers d'équations ouverts devant eux.

– Bon, reprenons, commençai-je en me tournant vers le tableau blanc. Aujourd'hui, nous allons nous concentrer sur les équations produits. Chiara, Gianni, vous vous souvenez de la règle principale ?

Chiara prit timidement la parole.

– Un produit est nul si et seulement si l'un de ses facteurs est nul ?

– Exactement, approuvai-je avec un sourire encourageant. Maintenant, regardons cet exemple.

J'écrivis sur le nouveau tableau : (2x + 3)(x - 1) = 0.

– Que devons-nous faire ici ? demandai-je.

Gianni, habituellement ailleurs, intervint :

– On doit résoudre chaque facteur séparément ?

– C'est ça, confirmai-je. Commençons par le premier facteur. 2x + 3 = 0. Comment le résolvons-nous ?

Soudain, la porte s'ouvrit. Elyo entra nonchalamment. Nos regards se croisèrent puis je détournai les yeux rapidement.

– Ne faites pas attention à moi, dit-il avec un sourire en coin, s'installant dans un fauteuil proche.

Je tentai de me concentrer sur le cours, mais je sentais son regard peser sur moi.

– On soustrait 3 des deux côtés, proposa Chiara, puis on divise par 2 ?

– Parfait, félicitai-je. Cela nous donne x = -3/2. Et pour le deuxième facteur ?

– x - 1 = 0, formula Gianni. Donc x = 1 ?

– Excellent, approuvai-je. Donc, les solutions de notre équation sont x = -3/2 ou x = 1.