Chapitre 20

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Je rejoignis Vittoria et Dante qui n'étaient pas seuls ce soir. Un jeune homme d'une trentaine d'années les accompagnait. Le crâne rasé et un regard de braise qui ne présageait rien de bon.

Bah bon sang, il a aucun poil sur le caillou !

Malgré son costume impeccable, son allure générale transpirait la brutalité à peine contenue.

Une autre personne plus jeune se tenait aux côtés de Dante, une jeune femme d'un raffinement certain. Grande et élancée, vêtue d'une robe à froufrou noire des plus élégantes, la blonde était d'une beauté qui ne laissait pas indifférent. Ses yeux bleus me fixaient et un sourire étira ses lèvres dès qu'elle me vit.

Vittoria elle-même ne fut pas en reste sur le registre de l'élégance. Sa longue robe de soirée rose pâle épousait langoureusement les courbes généreuses de sa silhouette, mettant en valeur ses atours avec une sensualité maligne. L'échancrure vertigineuse dévoilait un décolleté opulent, faisant indéniablement tourner les têtes.

– Je te présente Enzo, mon cavalier pour ce soir, me lança Vittoria en désignant le jeune homme au crâne rasé.

– Et voici Bianca, qui m'accompagne, enchaîna Dante en montrant la jeune femme à ses côtés.

Je hochai la tête. Dante, Enzo et Bianca nous dévisagèrent d'un œil en biais quand nous les rejoignîmes. Visiblement, notre mise en beauté ne laissait planer aucun doute sur la nature de nos talents ce soir...

Sans un mot de plus, nous nous dirigeâmes vers la limousine d'un bleu nuit garée sur le parking. Nous prîmes place sur la banquette arrière, tandis que Dante s'asseyait à l'avant à côté du chauffeur. Celui-ci démarra le puissant moteur dans un grondement sourd et prometteur.

Les lumières de la ville défilaient à travers les vitres teintées, créant des reflets scintillants sur nos tenues élégantes. L'atmosphère à l'intérieur de la limousine était à la fois tendue et chargée d'anticipation. Elyo, toujours impeccable, gardait son regard fixé droit devant lui, tandis que Vittoria fixait le paysage urbain d'un air pensif.

Enzo, quant à lui, semblait mal à l'aise malgré son allure imposante. Ses doigts tapaient nerveusement contre la portière, rythme irrégulier qui trahissait son impatience. Bianca, en revanche, restait d'un calme olympien, un léger sourire mystérieux flottant sur ses lèvres. Elle échangea quelques mots enjoués avec Elyo, brisant ainsi le silence pesant.

Nous arrivâmes finalement à destination : un imposant manoir surplombant la ville, illuminé par des projecteurs qui accentuaient son architecture grandiose. Les invités, habillés de manière tout aussi somptueuse, se pressaient à l'entrée, accueillis par des serveurs en livrée.

Elyo sortit de la limousine le premier, me tendant la main pour m'aider à descendre. Son geste, bien que galant, avait une certaine rigidité, comme s'il se conformait à un rôle qu'il connaissait trop bien. Vittoria et Enzo suivirent, tous deux arborant des sourires de circonstance. Dante et Bianca clôturèrent notre petite procession, leur assurance naturelle ne laissant aucun doute sur leur familiarité avec ce genre d'événements.

À l'intérieur, la salle de bal était un véritable écrin de luxe. De grands lustres en cristal projetaient une lumière douce et dorée, tandis que des musiciens jouaient une mélodie envoûtante. Les conversations et les rires s'élevaient dans un murmure continu, créant une ambiance à la fois festive et feutrée.

Nous nous dispersâmes rapidement dans la foule, chacun suivant un instinct ou un plan tacite. Je restai un moment aux côtés d'Elyo, observant les interactions autour de nous. La soirée promettait d'être longue, et chaque détail comptait.

The Price of SilenceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant