The Price of Silence

Chapitre 11

Je croisai Ezio et le saluai. Il leva les yeux de ses dossiers comptables avec un grand sourire béat.

– Salut Ornella ! Ça va bien, merci. Je suis en plein dans mes révisions pour mon diplôme de comptable. C'est un vrai casse-tête, tu sais.

Je ne pus retenir un rictus amusé. Ezio et la comptabilité, quelle drôle d'association.

Lui qui pouvait à peine compter le nombre de verres qu'il avalait lors de ses soirées arrosées !

– Ah, les chiffres et les calculs, j'adore ça ! Comment ça se passe pour toi ? lançai - je d'un ton faussement enjoué.

Il eut un rire espiègle, comme si ses piètres performances scolaires étaient une source de fierté.

– Eh bien, tu sais ce qu'on dit, Ornella, la comptabilité, c'est comme la vie : parfois, on est créditeur, parfois, on est débiteur, et parfois, on est juste au bord de la faillite totale. Mais bon, au moins, les chiffres ne me jugent pas autant que mes ex !

Secouant la tête, je laissai échapper un soupir résigné. Malgré les circonstances, Ezio réussissait toujours à trouver le moyen de faire sourire. Mais je n'avais pas le temps de m'attarder sur ses pitreries. J'avais une mission bien plus importante à accomplir.

Alors que je rangeais soigneusement ma chambre, espérant me changer les idées, la sonnerie de mon téléphone me fit sursauter. Évidemment, c'était mon cher père, le chef de la mafia russe. Nos échanges étaient toujours aussi tendus. Et ma mère, bonne épouse soumise, suivait toujours aveuglément les décisions de mon père, tel un bon toutou.

– Ornella, j'ai une mission délicate à te confier. Es-tu prête ? lança-t-il d'une voix grave, sans préambule.

Une mission délicate, hein ?

Je retins un soupir agacé. Un frisson glacé me traversa.

Traduction : quelque chose de terriblement dangereux et illégal.

Mais après tout, n'était-ce pas dans mes gènes ?

Une vague de nausée monta en moi, accompagnée d'un sentiment de peur viscéral.

– Oui, je suis prête. De quoi s'agit-il ? répondis-je d'un ton le plus neutre possible, malgré les battements affolés de mon cœur.

Un silence pesant s'installa, amplifiant encore mon appréhension. Mon père aimait jouer avec les nerfs des gens, c'était une de ses spécialités.

– J'ai appris qu'un important deal allait avoir lieu prochainement entre la mafia japonaise et les D'Angelo. C'est une occasion en or pour toi de faire rater ce deal.

Mes sourcils se levèrent d'un coup. La mafia japonaise et les D'Angelo ? Voilà qui promettait d'être palpitant... et mortellement dangereux. Un rire sardonique m'échappa, masquant difficilement mon angoisse.

Mais c'est extrêmement risqué ! Je ne suis pas sûre d'être à la hauteur...

Bien sûr que j'étais à la hauteur. Après tout, je n'étais pas n'importe qui, j'étais la fille de Boris, le chef de la mafia russe. Le danger, c'était un peu mon deuxième prénom. Mais cette mission, c'était une petite partie de la grande mission. C'était une toute autre histoire.

C'était du suicide !

– Je sais que c'est risqué, Ornella. Mais tu es la seule à pouvoir le faire. Tu as les qualités requises pour mener à bien cette mission, rétorqua Boris avec assurance.

Oui, bien sûr, les qualités requises...

Comme la capacité de mentir, de trahir et de manipuler les gens. Des compétences que je maîtrisais à la perfection, grâce à lui.