J'observai attentivement les mouvements des deux gardes postés à l'entrée. Ils ne semblaient pas décidés à bouger de là. Je patientai, guettant l'opportunité de m'enfuir, mais elle ne venait pas. Il ne me restait plus qu'une seule solution : passer par la fenêtre.
Je jetai un coup d'œil prudent en bas. La hauteur me donna le vertige l'espace d'un instant, mais je devais continuer. J'ouvris lentement la fenêtre, malgré ses grincements qui me faisaient sursauter. Je rassemblai tout mon courage pour affronter l'angoisse qui me nouait l'estomac.
Je me faufilai à travers l'ouverture, m'aidant des rebords pour me cramponner. Au fur et à mesure que je descendais, je ressentais l'anxiété croître en moi. Un sentiment de vertige m'assaillit, me forçant à fermer les yeux un instant. Ma main droite se posa sur mon cœur qui tambourinait dans ma poitrine. J'eus un moment de faiblesse où j'ai bien cru lâcher prise, mais je réussis à me rattraper in extremis à une aspérité du mur.
Enfin, j'atteignis le sol sain et sauf, les jambes tremblantes. Ma respiration était saccadée, trahissant la pression que je venais de subir. Soudain, un bruit sourd me fit sursauter. Je me précipitai pour me cacher derrière un buisson, retenant mon souffle. Les gardes scrutaient les alentours, aux aguets. J'étais persuadée qu'ils m'avaient entendue.
Je restais tétanisée, figée dans ma cachette, espérant passer inaperçue. Les secondes me parurent une éternité. Mais les gardes finirent par reprendre leur ronde habituelle, sans m'avoir repérée. Je me détendis légèrement, puis me collais au mur pour avancer avec prudence.
Enfin, j'atteignis la rue. Sans plus attendre, je me mis à courir à en perdre haleine, le vent s'engouffrant dans mes cheveux. Une fois à l'abri, je sortis mon téléphone pour vérifier où je me trouvais. Google Maps m'indiqua que j'étais rue Maplewood Lane. Soulagée, je me précipitai chez moi et refermai la porte derrière moi.
Mon père m'attendait dans le salon, le visage fermé. Ma mère vint aussitôt me prendre dans ses bras, dans un élan de réconfort maternel. J'avoue avoir toujours été plus proche d'elle que de mon père, dont le caractère inflexible m'a souvent intimidée.
Mon père me transperça de son regard inquisiteur :
– Nous devons parler, grogna - t - il.
– Je t'écoute, marmonnai - je en évitant son regard.
L'atmosphère était lourde de tension, comme si une corde prête à se rompre à tout moment. Mon père aborda le sujet sans détour :
– L'intrusion ! Ça a bien un rapport avec les D'Angelo ?
– Je n'en sais rien, balbutiai - je, impassible.
– Tu te fiches de ma gueule !? Ton "stage" est dans leur maison. Tu croyais pouvoir me mentir ?
Le silence s'abbatit dans le salon. Je n'osais pas répondre. Il lança alors d'un ton cinglant :
– Je réitère ma question ! Penses-tu réellement pouvoir me mentir ?
Je pris une profonde inspiration avant de me lancer :
– Non mais... ils m'ont kidnappé et m'ont proposé un marché, essayai - je de me défendre, mes mots résonnant dans le silence étouffant de la pièce.
– Quel est donc ce marché ? me questionna ma mère, soudainement intéressée.
Mes mots résonnèrent dans la pièce :
– Enseigner les mathématiques aux enfants benjamins du chef, débitai - je tel un éclair.
Chaque mot semblait peser des tonnes, chargé du poids de mes responsabilités.
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The Price of Silence
RomanceUn jour, alors qu'Ornella rentre chez elle, elle est soudainement kidnappée. En un instant, tout bascule. Tic tac, tic tac... le temps presse. Dans l'obscurité de sa nouvelle réalité, chaque seconde devient un combat pour la survie. Qui sont ses rav...