Burning Hearts

Chapitre 4

L'homme aux yeux verts est le fils de Martha. Le policier arrogant est le frère de Laura.

Jamais ne n'aurais cru qu'il soit de la même famille qu'elles. Ils ne se ressemblent en rien. Laura est le portrait craché de sa mère, possédant toutes les deux des cheveux blonds et raides, des yeux bleus, une peau laiteuse et des traits fins, la fille est juste une version jeune de sa mère. Damian, lui, parait tout droit sorti d'un pays oriental. Ses cheveux bruns sont courts mais laissent entrevoir quelques boucles, son teint bronzé se rapproche plus de ma couleur de peau et ses yeux si... verts. Comment peuvent-ils être du même sang ?

Nous nous regardons sans dire un mot, il semble tout aussi ahuri que moi. Ses sourcils froncés déforment ses traits, ses yeux émeraudes pourraient me lancer des éclairs s'ils pouvaient. Je retrouve l'individu avec qui je me suis prise le bec. Martha et Laura nous regardent à tour de rôle avant que l'une d'elles se racle la gorge.

— Qu'est-ce que vous faites ici ? Demande Damian.

Son ton est sec, brise l'air de façon brutale. Son animosité à mon égard est bien plus forte que tout à l'heure. Je ne comprends pas, pourquoi est-il autant énervé ?

— Tu connais Dolce ? C'est l'amie dont je t'ai parlé. Lui annonce Laura.

— Ton amie... la criminelle ?

— Damian ! s'écrie Martha.

Mon cœur flanche, je froisse la serviette dans ma main. Et voilà que mon étiquette me rattrape et m'empoigne la gorge jusqu'à ce que je m'étouffe.

Damian lève les yeux au ciel avant de se tourner vers sa sœur et sa mère.

— On en a déjà parlé, je ne veux pas d'elle ici. Dit-il en me pointant du doigt.

— T'es sérieux là ? Laura s'énerve.

— Les enfants, pas devant Dolce s'il vous plaît, implore Martha.

Le frère et la sœur se fusillent du regard. Laura devient rouge de colère, je ne l'ai jamais vu ainsi. Je me lève maladroitement de ma chaise, je tremble comme une feuille. Ils se tournent tous les trois vers moi.

— Je vais vous laisser discuter, excusez-moi.

Je les contourne, Laura tente de m'arrêter mais elle n'est pas assez rapide. Ma respiration s'accélère, l'angoisse m'envahit. J'étouffe un sanglot avec ma main, la porte se referme derrière moi. Je le savais, c'était trop beau pour être vrai.

Mes jambes flageolantes me mènent jusqu'au ponton qui donne sur le lac. Les lumières des propriétés alentours éclairent faiblement l'étendue d'eau. Je ne m'aventure pas plus loin, ne connaissant pas assez bien les lieux. La chaleur estivale à laisser place à une brise plus fraîche. J'inspire et expire à un rythme soutenu pour me calmer. Alors que je pense être assez loin pour ne pas entendre la famille Spencer, je suis malheureusement assaillie par l'écho de leurs voix.

— Ce n'est pas à toi de décider sur qui peut habiter ici ou non ! crie Laura.

— Mon nom figure sur le titre de propriété au même titre que maman et toi, j'ai aussi mon mot à dire et c'est non. Cette fille est une criminelle Laura, une criminelle !

— Tu m'apprends quelque chose de nouveau, raille-t-elle.

— Les enfants s'il vous plait, calmez-vous, Dolce va vous entendre, réplique cette pauvre Martha.

— Maman, comment peux-tu héberger cette fille ici, et si elle te faisait du mal ?

— Tu crois vraiment que je serai capable de présenter une personne mal intentionnée à maman ?