Chapitre 10

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Dolce.

Il se fait tard et encore une fois, je ne trouve pas le sommeil. Je ne cesse de gigoter dans mon lit qui s'est réchauffé avec le temps, je ne supporte pas cette sensation. Mes troubles du sommeil sont un problème récurrent que j'aimerais pouvoir régler. Cela dure depuis des années, depuis ma première année en prison. J'avais si peur de me faire tuer ou agresser pendant que je dormais que mon cerveau a tout simplement disjoncté. Rare sont les fois où je peux dormir huit heures d'affiler sans avoir à me battre avec mes propres pensées qui affluent constamment dans ma tête.

Je ne veux pas dépendre de quelconque médication, ce serait un autre problème.

Ne supportons plus de rester immobile dans ma chambre, je me fraie lentement un chemin à travers la maison sombre, mes pas résonnent doucement. J'entre tranquillement dans la cuisine et me dirige vers les verres sur une armoire. Un des thés de Martha m'aidera peut-être à me rendormir.

Soudain, une silhouette apparaît dans l'embrasure de la porte, me faisant sursauter. C'est Damian, appuyé contre le cadre, les bras croisés, les yeux fixés sur votre silhouette. Je soupire quand je perçois sa présence. Je me retourne pour quitter la pièce mais il me bloque le passage.

— Laisse-moi passer, s'il te plaît, je lui demande, contenant mon impatience et mon envie de quitter les lieux.

Damian reste fermement sur mon chemin, sa large carrure imposante remplissant l'embrasure de la porte. Un sourire paresseux se joue sur ses lèvres.

— Pas si vite, dit-il, d'une voix basse et autoritaire. Où penses-tu aller à cette heure-ci ?

— Je veux juste retourner dans ma chambre, maintenant écarte-toi, je lui demande une fois de plus, ne cachant plus mon impatience et ma détermination.

Une lueur d'amusement danse dans ses yeux, appréciant clairement ma réaction. Il croise les bras nonchalamment, sans faire d'effort pour bouger.

— Oh non, je pense que je suis exactement là où je suis censé être.

Il se rapproche de moi, son corps n'étant plus qu'à quelques centimètres du mien. La proximité soudaine me met mal à l'aise.

— Tu n'arrives pas à dormir, hein ?

— Avec un trou du cul comme toi à côté, il est impossible de dormir, je souris faussement avant d'essayer de le pousser pour qu'il s'écarte.

Il attrape rapidement mon poignet alors que je tente de partir, sa poigne ferme et inflexible. Il s'approche encore plus, m'obligeant à reculer contre le comptoir de la cuisine.

— Oh, est-ce ma faute si tu ne peux pas dormir maintenant ? Comme c'est dommage.

Sa voix dégouline de moquerie alors qu'il me piège entre son corps et le comptoir, me clouant sur place. Je le regarde droit dans les yeux, je suis sûr qu'il peut voir la colère qui naît dans mes yeux en ce moment.

— Bouge, je lui demande à nouveau.

Il prend un moment pour étudier mon regard, le sien assombri par un mélange d'amusement et de défi.

— Ou quoi ? demande-t-il, sa voix étant un grondement profond.

Il se rapproche, son corps se pressant maintenant contre le mien, ne laissant aucune échappatoire. La tension entre nous est palpable, chargée d'animosité et d'un étrange courant sous-jacent de quelque chose d'autre.

— Ne me teste pas Damian, je suis capable de faire des choses que tu n'aimeras certainement pas, je lui dis avec un sourire mauvais qui se forme peu à peu sur mes lèvres.

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