Burning Hearts

Chapitre 40

Dolce.

Le festival était enfin terminé et Martha a décidé que nous méritions trois bons jours de repos. Nous avons fait un bon chiffre d'affaire, si bon que j'ai eu droit à une prime. J'étais tellement contente que j'ai fait une tarte pour remercier Martha. Même si je ne sais pas cuisiner, j'ai suivi la recette à la lettre et je m'en suis plutôt bien sortie, Martha a apprécié.

Aujourd'hui, il fait beau malgré le fait que l'été laisse sa place à l'automne. J'ai décidé de profiter des derniers jours ensoleillés au bord du lac pour me détendre. Vêtue d'un ensemble de bikini, je me suis installée avec ma serviette de plage posée sur le sable et face à l'eau. J'ai emporté mon livre avec moi, je l'ai acheté il y a quelques jours et je n'ai pas eu le temps de le lire. Je me plonge dans ma lecture, faisant abstraction de tout ce qui m'entoure. Je finis par m'endormir sur la petite plage.

Plus tard, je me fais réveiller par des caresses sur ma joue. En ouvrant les yeux, je me rends compte que ma tête est dorénavant posée sur les jambes de quelqu'un. Le visage de Damian entre aussitôt dans mon champ de vision, je cligne plusieurs fois des yeux pour m'accommoder à la lumière avant de m'étirer. Je me redresse pour lui faire face.

-Depuis quand tu es là ? demande-je avec une voix éraillée tout en me frottant les yeux.

-Depuis environ trente minutes, tu dormais profondément, répond-il calmement.

-Hum...

-Tu m'évites, dit-il soudainement.

Je m'arrête net dans mon mouvement avant de lui jeter un coup d'œil. Il me fixe lui aussi, la mine grave, m'analysant de toute part.

-Qu'est-ce qui te fait croire ça ?

-Ne joues pas à ça avec moi, Dolce. Ça fait trois jours que tu es plongée dans un silence qui me tue. Je sais que c'est en rapport avec ce qui s'est passé avec ce connard de Gonzales.

Je l'étudie durant quelques secondes avant de détourner le regard. C'est vrai que je n'ai pas vraiment interagi avec lui ces trois derniers jours, je me suis terrée sans le vouloir dans un gouffre de pensées dépressives. J'ai beaucoup pensé aux paroles de Gonzales, à si je méritais vraiment la place que j'ai aujourd'hui dans la vie de Damian. J'ai beau me dire que c'est moi qu'il a choisi, je n'arrive pas à oublier qu'il sera toujours jugé pour m'avoir choisi.

-Parles moi, mon amour, je veux que tu me dises ce que tu penses, me demande-t-il en prenant ma main dans la sienne.

Je prends une grande inspiration, cherchant mes mots pour ne pas paraitre lamentable à ses yeux.

-La femme dont il a parlé... ça fait combien de temps que vous n'êtes plus ensemble ? ose-je enfin dire.

Il soupire, légèrement agacé. Il comprend que les mots de son collègue ont eu un impact sur moi.

-Je ne suis pas officiellement sorti avec Célia. On couchait ensemble de temps à autre et c'est tout. On s'était dit qu'on ne s'impliquerait pas sentimentalement parlant mais, c'est arrivé de son côté. J'ai mis un terme à cette « relation » quand j'ai commencé à avoir des sentiments pour toi. Célia n'est qu'une collègue dorénavant.

J'acquiesce en voyant la sincérité dans son regard. Ce n'est pas de sa faute évidemment, ni même celle de cette femme. Je suis juste à fleur de peau et j'ai l'impression que tout ne tient toujours qu'à un fil.

-Je me dis que tu mérites tellement mieux Damian... Tout le monde te le dira un jour ou l'autre. Tu ne te rends pas compte du poids que ça représente d'être une ex prisonnière.