Chapitre 12

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Dolce.

Qu'est-ce que tu as fait Dolce ? M'interroge Harry, horrifié.

Je baisse les yeux sur Graciela et lui, ils sont recouverts de sang. Je tremble, pas de froid, mais de fureur. C'est tout ce qui m'anime en ce moment. Je regarde celui qui est maintenant mon ex petit-ami, il se penche sur le corps inerte de Graciela. Il pleure quand il la secoue et qu'elle ne se réveille pas. La batte de baseball dans ma main me semble soudainement lourde, je la lève pour la pointer sur eux. Harry sursaute en me voyant faire, il se place devant Graciela pour faire barrage avec son propre corps.

La réalité me frappe à ce moment-là. Harry aime Graciela. Harry ne m'aime pas.

Je glousse, hystérique, il y a du sang partout, même sur moi. Harry me regarde comme si j'étais un monstre. Il ne réalise pas que je suis le monstre qu'ils ont tous les deux crées. Je m'appelle Dolce, mais il n'y a plus rien de doux chez moi, tout n'est que colère et amertume. Ce constat me fait rire, je me plie en deux alors que mon rire emplit la chambre de Harry. Les larmes coulent de mes yeux, mon cœur est complètement en miette.

Dolce, s'il te plait... elle est en train de mourir... je suis désolé, d'accord ?

Désolé, tu es désolé... tu es désolé, désolé, tu penses que tu es désolé ?

Je colle le bout de la batte à son front, il ferme les yeux en sanglotant.

Epargnes la, si tu veux tuer quelqu'un, tue-moi Dolce, me supplie-t-il.

Et il est prêt à mourir pour elle. Il l'aime, c'est elle qu'il a toujours aimé. Pourquoi ? Il ne me trouve pas à la hauteur ? J'ai tout fait pour lui, je ne comprends pas.

Harry, je t'ai tout donné, je t'ai donné mon cœur, mon âme, ma virginité, je m'esclaffe en enfonçant la batte dans sa blessure. Maintenant, tout le monde me prend pour une pute.

Je suis désolé Dolce, c'était juste pour rire...

Arrête de dire que tu es désolé, tu ne l'es pas.

Tu es une bonne personne Dolce, je te connais, tu n'es pas comme ça.

Il me semble que tu te sois trompé Harry, je lui ris au nez. Maintenant, je vais vous tuer tous les deux et je serai la dernière chose que vous verrez avant d'aller dans l'au-delà.

Je lève une dernière fois la batte avant de l'assener violemment sur la crâne de Harry.

Je me réveille brusquement. Je tente aussitôt de me lever mais mon corps reste paralysé sur le lit. Il fait nuit noire dans ma cellule.

Ma cellule... pourquoi je suis encore là ? Ils m'ont encore enfermée.

Les larmes coulent à flot sur mon visage, tous mes sens sont en alerte. Je suis en train de faire une crise d'angoisse, je peux affronter ça, je suis certaine que je le peux. J'essaie désespérément de calmer ma respiration haletante et enfin, j'arrive à bouger. Je lève mes mains pour essayer de compter mes doigts, s'il y en a cinq de chaque côté, tout est réel, tandis que si le compte est incorrect, ce n'est qu'un cauchemar et je vais me réveiller. C'est ce que mon psychologue m'a dit de faire quand je suis dans cet état.

Je lève mes mains, je me concentre aussi fort que je peux pour compter. Tout ce que j'arrive à voir, c'est ce liquide rouge qui dégouline de mes mains. Je veux crier mais le son reste ploqué tout au fond de ma gorge. Je me lève à toute vitesse, je dois impérativement nettoyer mes mains, ce sang n'est pas le mien. Je marche à tâtons, je reconnais les murs étrangement humides de la cellule.

Burning HeartsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant