Chapitre 33

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Dolce.

- Tu es sûre que tu ne veux pas que je vienne avec toi ? propose à nouveau Damian.

Je secoue négativement la tête, mes lèvres s'incurvent en un sourire qui veut se montrer rassurant. Il est loin d'être convainquant vu l'inquiétude qui grandit dans les yeux de Damian.

- Je dois affronter ça toute seule, dis-je, la voix enrouée.

Il me tire vers lui, ses bras m'encerclent dans une étreinte chaude et réconfortante. Je ferme les yeux et me laisse aller dans ses bras. Je n'ai pas eu une seconde de repos cette nuit.

Quand j'ai appris quelques heures plutôt que mon père avait eu un accident, j'ai cru sentir se sol se dérober sous mes pieds. Si Damian n'avait pas été là, je ne sais pas ce que j'aurais fait. Il est parvenu à me calmer alors que je pleurais, inquiète pour mon père.

J'ignore toujours ce qui s'est passé, maman dit que c'est grave et qu'elle ne peut pas m'en parler au téléphone. La seule solution est que je me rende à Saint Paul, ma ville natale, au plus vite. Je n'ai pas réfléchi et ai décidé de prendre le premier bus pour là-bas. Damian a voulu m'accompagner mais je ne veux pas empiéter sur son travail alors qu'une grande enquête est en cours. Il a quand-même tenu à m'accompagner jusqu'à la gare, je n'ai pas pu dire non.

Mais maintenant que je suis à la gare routière, je suis pétrifiée par le fait de remettre les pieds dans cette ville. Je réalise à quel point je ne suis pas prête à affronter cela. Les années son passé depuis ce que j'ai fait mais cette ville n'oublie jamais. Je me rassure en pensant que la seule chose qui devrait me préoccuper en ce moment, c'est l'état de mon père.

Une voix annonce à travers le haut-parleur le départ du bus pour Saint Paul. Je m'éloigne à contrecœur de Damian. Ce dernier prend mon visage en coupe pour relever ma tête et ancre son regard dans le mien.

- Ne pleure plus, ok ? Je suis certain que tout va bien se passer pour ton père, ma douce.

J'acquiesce doucement, il sourit en coin avant de retirer la casquette qu'il portait pour la mettre sur ma tête.

- Appelle-moi quand tu arrives, n'oublie pas de manger surtout.

- Je ne suis pas un bébé, arrête, glousse-je.

- Je n'aime pas que tu te retrouves toute seule là-bas, surtout avec Graciela et son mec dans le coin.

- J'y vais pour mes parents, pas pour eux. Ne t'inquiète pas pour moi Damian. Je dois y aller.

Je me mets sur la pointe des pieds pour l'embrasser une dernière fois.

- Prends soin de toi, murmure-je avant de partir.








Il faut trois heures de route pour se rendre dans la ville voisine. Malgré la fatigue, je n'ai pas pu fermer l'œil, pensant constamment à mon père. Je me demande ce qu'il a eu, je ne peux m'empêcher d'imaginer les scénarios les plus graves. J'ai beau ne pas l'avoir vu pendant des années, mon amour pour cet homme n'a quasiment pas changé. Je lui en veux certes pour son abandon mais, j'en viens à penser qu'il a ses raisons. De mon côté, je l'ai moi aussi beaucoup déçu alors, nous sommes quittes.

Je quitte la gare routière, de là, il me faut prendre un bus jusqu'au grand hôpital. Je ne regarde pas autour de moi, mon cœur se serre à l'idée d'être ici. Je remercie intérieurement Damian de m'avoir laissé sa casquette, elle me permet de passer inaperçue parmi les piétons.

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