𝙸𝙸 - 𝙻𝚄𝙲𝚈

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S E P T E M B R E




🌧️




L U C Y.






Madame Harper m'a demandé de la suivre jusqu'à son bureau, mais ce que je ne savais pas, c'est que ce dernier se trouvait à l'autre bout de l'établissement. Je m'efforce de la suivre à travers les longs couloirs, le bruit de mes pas résonnant contre les murs de l'école. Tous les élèves sont déjà en classe. L'air frais s'engouffre par les fenêtres entrouvertes, me glaçant encore plus après avoir été trempée par la pluie battante.

Je vais retomber malade...

Je sors à peine du rhume que j'ai attrapée à force de chercher Dobby dehors. Je suis essoufflée. Chaque pas me demande un effort supplémentaire. Madame Harper avance d'un pas déterminé, son allure est rapide, presque impitoyable. J'ai du mal à maintenir le rythme, mes chaussures glissent légèrement sur le sol humide à cause de l'eau qui dégouline de mes vêtements. Mes cheveux en queue, encore trempés, s'accrochent à mon visage, et je dois constamment les repousser pour voir où je vais. La fatigue commence à peser sur mes épaules, ajoutant à la difficulté de cette marche forcée.

Et on n'a pas encore commencé la journée Lucy...

Je me concentre sur mes pas, essayant de ne pas trébucher. Mon esprit est trop accaparé par l'effort pour prêter attention à autre chose, jusqu'à ce que je la remarque. La fille que j'ai croisée plus tôt. Je ne me souviens plus de son prénom. Elle nous suit à distance, discrète mais présente. Peut-être s'inquiète-t-elle de me voir si perdue dans ce vaste labyrinthe de couloirs. Ou peut-être que Madame Harper lui a demandé de veiller sur moi, de s'assurer que je ne me perde pas en sortant du bureau de la directrice. Quoi qu'il en soit, sa présence ajoute à mon malaise. J'ai l'impression de ne pas être la bienvenue ici.

La pluie continue de battre contre les fenêtres, créant un bruit sourd qui accompagne nos pas. Finalement, nous arrivons devant une porte massive en bois sombre, marquée de quelques éclats par le temps. Je m'arrête, à bout de souffle.

Purée, elle est inscrite au marathon celle-là.

Rentrez, Mademoiselle Sinclair. La voix de Madame Harper est ferme, laissant peu de place à la réticence.

Je prends une profonde inspiration avant de franchir le seuil.

C'est sûrement parce que je me suis faite remarquer quand je suis arrivée...

Ou peut-être mes habits ?

Dès que je pénètre dans le bureau, je suis frappée par le contraste avec le reste de l'école. L'atmosphère y est différente, presque intimidante. Le bureau est vaste, mais ce sont les détails qui captent immédiatement mon attention. Des meubles anciens, en bois massif, occupent la majeure partie de l'espace. Chaque pièce semble avoir été choisie avec soin, non pas pour le confort, mais pour marquer l'autorité. Ce qu'augmente mon anxiété au point de venir enlever la peau de mes doigts à l'arrière de mon dos tout en avançant.

À gauche, de grandes fenêtres encadrent la vue sur la cour intérieure, où la pluie continue de tomber en fines gouttelettes, créant une ambiance mélancolique. La lumière grise du jour pénètre à peine à travers les rideaux épais, ajoutant une ombre à l'atmosphère déjà lourde de la pièce. Derrière le bureau de Madame Harper, une imposante bibliothèque s'étend du sol au plafond, remplie de livres reliés en cuir et de dossiers soigneusement rangés. Parmi eux, des bibelots sont exposés, souvenirs des nombreuses victoires et réalisations de la directrice, chacune semblant avoir sa propre histoire, son propre mérite.

WreckOù les histoires vivent. Découvrez maintenant