S E P T E M B R E☁️
L U C Y.
La journée touche enfin à sa fin. Il est 15h30, et après des heures à me fondre dans le décor, à passer inaperçue autant que possible, je me dirige rapidement vers le bus, espérant échapper à toute interaction inutile. J'accélère le pas, évitant les regards des autres élèves qui traînent encore dans les couloirs.
Normalement, je serais tranquille.
Dehors, la pluie s'est arrêtée, mais le ciel reste d'un gris lourd, presque oppressant. L'air est frais, humide, et je respire profondément en espérant que l'air frais m'apaise.
Je pensais avoir réussi à m'éclipser en douce, mais alors que je m'apprête à monter dans le bus, j'entends une voix familière derrière moi.
— Hé, t'es speedy, toi ! J'ai cru que tu voulais me semer, plaisante Diane, un sourire accroché à ses lèvres.
A croire que non je ne le suis pas puisque tu m'as rattrapée...
Je ne réponds pas, me contentant de lui lancer un bref regard avant de monter dans le bus. Diane grimpe dans le bus juste après moi, et sans un mot, elle s'installe à côté de moi.
J'ai l'impression que partout où je vais, elle me colle.
Le bus démarre, et je laisse mon regard se perdre par la fenêtre. Le paysage défile sous ce ciel gris et morne, mais je n'y prête qu'à moitié attention. Diane, à côté de moi, continue de parler par moments, mais je n'écoute que d'une oreille. Elle semble raconter des anecdotes sur sa journée, sur les profs, les cours, mais tout cela me passe au-dessus. Le pire c'est que nous avons eu la même journée.
Je hoche vaguement la tête de temps en temps pour donner l'illusion que je l'écoute, mais je suis ailleurs.
Le trajet me paraît interminable, chaque minute semble être des heures, jusqu'à ce que je sente le regard de Diane se poser sur moi, plutôt sur mon sac. Elle penche légèrement la tête, intriguée par quelque chose.
— Eh, c'est quoi ça ? demande-t-elle en pointant du doigt une affiche qui dépasse de mon sac.
Je baisse les yeux et vois l'affiche froissée de mon chien. Je ne m'étais même pas rendu compte qu'elle dépassait. Avec un soupir, je la remets en place, mais Diane continue de me fixer.
— C'est ton chien, hein ?
Je hoche la tête, hésitant un instant avant de répondre.
— Ouais... Il a disparu il y a une semaine, dis-je d'une voix calme, presque résignée. J'ai mis des affiches un peu partout, mais... rien.
Diane fait une moue compatissante, puis se redresse un peu sur son siège, comme si elle venait de prendre une décision.
— J'ai vu les affiches, dit-elle en hochant la tête. C'est un chien noir avec une tache blanche sur la patte, et une sur le museau, c'est ça ? Un berger australien ?
Je la regarde, légèrement surprise. Je ne m'attendais pas à ce qu'elle se souvienne des détails.
— Ouais, c'est lui. Je l'ai cherché partout... Mais je crois qu'il est parti pour de bon, je lâche, le ton plus bas, presque pour moi-même.
Diane, cependant, refuse de se laisser aller à mon pessimisme.
— Non, t'inquiète. Je suis sûre qu'il va revenir. Les chiens sont malins, tu sais. Ils finissent toujours par retrouver le chemin de la maison. En tout cas, je jetterai un œil, promis. S'il passe près de chez moi, je te le dis direct, il y a ton numéro sur les affiches, assure-t-elle avec un sourire confiant.
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Wreck
General FictionLucy, une jeune lycéenne entame sa dernière année au St. Andrews High School en Écosse, son troisième en trois ans. Depuis la mort de son père dans un accident, Lucy vit seule avec sa mère et son chien Dobby, qui peine à joindre les deux bouts. Ell...