𝙸𝚅 - 𝙻𝚄𝙲𝚈

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S E P T E M B R E






🌧️




L U C Y.





Diane m'entraîne à travers les couloirs. J'essaie de suivre, perdue dans mes pensées, tandis que les bruits des discussions des autres élèves s'éloignent peu à peu. Nous arrivons devant une porte en métal, un peu rouillée sur les bords, avec un panneau indiquant "Vestiaires des filles". Diane la pousse sans hésiter, et je la suis à l'intérieur.

Un mauvais frisson remonte ma colonne vertébrale, les vestiaires des filles ne sont généralement pas mes grands amis. Surtout quand nous nous retrouvons toutes ensembles.

Le vestiaire est un espace rectangulaire assez étroit, éclairé par des néons qui diffusent une lumière froide et presque clinique. Les murs sont recouverts de carrelage blanc, certains avec des traces d'usure visibles. Des bancs en bois, usés et rayés, s'étendent de chaque côté, tandis que des casiers en métal, certains légèrement cabossés, s'alignent dans un ordre strict. L'air est lourd, chargé d'une odeur de déodorant bon marché, de linge humide et de produits d'entretien.

Bon, maintenant, on va te trouver un uniforme ! déclare Diane d'une voix joyeuse, cassant le silence pesant et lâchant mon bras.

Elle se dirige tout droit vers une petite pièce adjacente où les uniformes sont rangés. Derrière une porte entrouverte, je peux apercevoir des étagères métalliques surchargées de vêtements pliés en piles parfaites. Chaque étagère est étiquetée avec des tailles différentes. Diane disparaît un instant derrière la porte, laissant la lumière des néons refléter sur les uniformes soigneusement empilés.

Au fait, Lucy, d'où tu viens ? lui lance-t-elle d'un ton léger tout en soulevant une pile d'uniformes de taille M. Je sais que tu viens d'un peu plus au Nord de l'Ecosses.

Je reste près des bancs, hésitant à m'asseoir, la tête légèrement baissée. Je n'ai jamais été très bavarde, et encore moins avec quelqu'un comme Diane, pleine de vie et d'entrain. Je marmonne vaguement une réponse.

Un peu plus haut qu'Edimbourg, dis-je, la voix à peine audible.

De toute façon, tous les ans je change, j'ai qu'un an à tenir ici.

C'est ce que je me dis chaque année.

Diane continue de farfouiller parmi les vêtements, l'air concentré.

St Andrew n'est pas très grand, t'inquiète, tu vas t'y habituer. Moi, j'ai mis un moment, mais après deux ans ici, je pourrais presque devenir guide touristique, plaisante-t-elle en riant légèrement.

Non sans blague ce n'est pas ce que tu es déjà ?

Je l'entends tirer plusieurs piles d'uniformes, ses mains fouillant activement chaque étagère. Le bruit du tissu froissé remplit l'espace, rythmé par ses commentaires.

Vivement que cette journée finisse et que je retourne dans ma chambre. Les cours se terminent à 15h30, c'est l'avantage.

Hmm, taille XS... non, trop petit. Taille S ? Non, toujours pas. Ah ! Voilà une taille M, mais ça va être trop serré pour toi...

Je me rapproche lentement de la petite pièce, juste assez pour voir Diane plisser les yeux, concentrée sur les étiquettes des vêtements. Ses doigts glissent rapidement d'un uniforme à l'autre.

Bizarre, il n'y a plus de taille L, observe-t-elle en se redressant légèrement, les mains sur les hanches. C'est étrange, ça. Peut-être qu'un élève de l'année dernière ne l'a pas ramené, tu sais, ça arrive souvent. Ils oublient, ils perdent, ils se moquent un peu de rendre les trucs.

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