O C T O B R E🌧️
B A C H.
Glasgow minuit.
La voiture s'immobilise devant la maison, et je la scrute à travers le pare-brise.
Putain, cette baraque est immense.
Ce n'est pas une maison de merde comme j'en ai l'habitude. La bâtisse se dresse comme un palace, ses murs en pierre ornés de lumière tamisée qui souligne l'architecture imposante. Les volets sont fermés, et une grille de fer forgé entoure le jardin, lui-même impeccablement entretenu. Une maison comme celle-là, ça crève les yeux qu'il y a du monde et du fric derrière.
On est à Glasgow maintenant, et je commence à sentir la grandeur de cette ville. Les lumières brillent plus fort, les bâtiments plus hauts, tout est plus grand, plus puissant ici. Ça m'achève un peu de voir ce contraste avec ma propre situation.
C'est pas le genre de coin où je me sens à l'aise.
Je glisse une cigarette entre mes lèvres, mes mains tremblantes malgré moi. La clope s'allume avec une lueur orange, et je tire une bouffée profonde, laissant la nicotine me calmer un peu. Mais l'anxiété reste là, tapie sous la surface, refusant de se dissiper. La pluie ruisselle le long des vitres, créant des traînées d'eau qui rendent la vue encore plus floue. Chaque coup de tonnerre, chaque éclat de lumière fait que je sursaute, intensifiant mon malaise.
Zed est installé à côté, en train de bouffer des chips avec une insouciance déconcertante. Il semble totalement à l'aise, comme si tout ça n'était qu'une partie de plaisir pour lui. Il a volé la caisse dans laquelle on est, alors maintenant, on peut la laisser ici, la remplacer par une autre voiture qu'on aura volée, et disparaître sans laisser de trace. Fin si il met pas de chips de partout.
Mais moi, ce soir, j'ai un mauvais pressentiment.
Je lâche un soupir bruyant, prenant une longue bouffée de ma cigarette avant de l'écraser et de la fourré dans ma poche. Pas de preuves. Mon regard passe en revue la maison, le jardin, le système de caméras qui semble tout surveiller.
Qu'une baraque comme ça soit protégée seulement par des caméras, c'est louche.
Rien de plus. Pas de gardes, pas de patrouilles. C'est comme si on nous invitait à entrer.
— Zed, t'es sûr que ça va le faire ? Je veux dire, une maison comme ça avec juste des caméras, ça me semble bizarre. J'ai un mauvais pressentiment, là.
Zed continue de mâcher ses chips sans se démonter, l'air totalement détendu.
— Allez, relax, Bach. Les caméras, c'est juste pour le show. Et puis, t'inquiète pas pour la sécurité. On est là pour bosser. La maison est isolée, et le propriétaire est en vacances. C'est un coup en or, tu vas voir.
Je le fixe, l'agacement montant.
Pourquoi est-ce que je me laisse toujours embarquer dans ces merdes ?
— Ouais, ouais. Mais il y a quelque chose qui cloche. La taille de cette baraque, le fait que personne ne semble y être, ça sent mauvais. Et le fait que tu sois tranquille comme ça, ça m'inspire pas confiance.
Il lève les yeux au ciel, agacé par mon scepticisme.
— On est là pour le job, pas pour jouer les détectives. Je sais ce que je fais, et ça va le faire. Si tu veux, tu peux rester ici à garder la caisse. Je vais jeter un œil à l'intérieur et je te dis quand tu peux venir.
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Wreck
General FictionLucy, une jeune lycéenne entame sa dernière année au St. Andrews High School en Écosse, son troisième en trois ans. Depuis la mort de son père dans un accident, Lucy vit seule avec sa mère et son chien Dobby, qui peine à joindre les deux bouts. Ell...