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📆 jeudi 26 septembre

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📆 jeudi 26 septembre

𝐈𝐧è𝐬

Voilà plusieurs jours qu'Antoine est parti. À vrai dire, je ne me souviens même plus exactement quand il est sorti de cette maison, refermant la porte derrière lui. Mais son absence est partout. Elle est dans chaque recoin de cette pièce, dans chaque minute qui passe, dans ce silence pesant qui s'est installé comme un voile étouffant. Plus rien n'a de sens sans lui ici. J'ai essayé de me réfugier dans le travail, comme je l'ai toujours fait lorsque tout allait mal, mais même l'hôpital ne me distrayait plus. Chaque moment loin de lui me rappelait à quel point j'avais peut être tout gâché.

Ce matin, alors que je me levais péniblement du lit, les cernes sous mes yeux témoignaient de mes nuits blanches. Je n'arrivais pas à trouver le sommeil. À chaque fois que je fermai les yeux, je revoyais cette nuit ou il m'avait dit qu'il voulait une pause. J'entendais encore ses mots, lourds de désespoir et de déception. Je le revoyais assis sur ce canapé, le visage fermé, à moitié éclairé par la lueur blafarde du lampadaire. C'était la dernière image que j'avais de lui ici, et elle me hantait.

Je m'entraînais jusqu'à la salle de bain, jetant un coup d'œil rapide à mon reflet. Fatiguée. Épuisée. Même le maquillage ne parvenait pas à masquer les ravages que cette séparation avait causés. Je soupirai en me passant de l'eau froide sur le visage. Encore une autre journée où je devrais sourire à mes patients, prétendre que tout va bien, alors que tout en moi est en train de s'effondrer.

Mon téléphone vibrait sur le bord du lavabo. Et quand je cru que c'était enfin Antoine, je réalisai qu'il s'agissait en fait d'Alice. « Tu fais quoi ce midi ? Viens déjeuner avec moi, on pourra discuter. »

Je restais un instant à fixer l'écran. Alice avait toujours été cette amie qui semblait comprendre avant même que j'ai besoin de dire quoi que ce soit. Elle savait que j'allais mal, elle savait que je ne mangeais probablement plus, que je m'effondrai doucement. Un repas avec elle pourrait me faire du bien, mais je ne sais pas si je suis prête à parler de tout ça. Pas maintenant. Pas quand chaque fois que je pense à Antoine, je ressens cette douleur sourde dans ma poitrine.

Après une longue hésitation, je lui répondais : « Ok, 12h30 au resto habituel »

(...)

À midi passé, je me retrouvais devant notre petit restaurant habituel, celui où Alice et moi nous retrouvions souvent pour décompresser après des longues journées à l'hôpital. C'était un endroit calme, avec des tables en bois vieilli et une grande baie vitrée qui donnait sur la rue. Alice était déjà installée, comme à son habitude, un sourire d'encouragement accroché à ses lèvres.

𝐏𝐚𝐬𝐬𝐢𝐨𝐧 - 𝐀𝐧𝐭𝐨𝐢𝐧𝐞 𝐆𝐫𝐢𝐞𝐳𝐦𝐚𝐧𝐧Où les histoires vivent. Découvrez maintenant