Je me retrouve au palais, comme si tout était revenu à ce qu'il était autrefois. La lumière dorée éclaire les couloirs familiers, les mêmes que j'ai parcouru des centaines de fois. Je suis une enfant à nouveau, insouciante et pleine de vie. Le palais résonne de rires et de voix joyeuses, comme si rien de mauvais ne pouvait jamais arriver.
Je cours à travers les couloirs interminables, mes pieds nus glissant sur les parquets polis. Derrière moi, j'entends le rire cristallin de mon petit frère, Alexis, qui essaie désespérément de me rattraper. Nous jouons à cache-cache, comme nous le faisions si souvent, et je me dissimule derrière les immenses rideaux de velours rouges dans le grand salon, essayant de retenir mon souffle pour ne pas éclater de rire.
- Alexis, tu ne me trouveras jamais ! chuchoté-je, un sourire malicieux étirant mes lèvres.
J'entends ses petits pas précipités s'approcher, il murmure mon nom avec impatience, cherchant partout. Il est si proche, mais il ne sait pas que je suis juste là, derrière ce rideau.
- Ana ? Tu es où ? appelle Alexis, sa voix pleine de frustration.
Je ne peux plus me retenir. Je sors brusquement de ma cachette, attrapant Alexis par la taille. Il pousse un cri de surprise, avant de se mettre à rire, un rire pur, sincère, qui réchauffe mon cœur. Nous tombons par terre, riant aux éclats, oubliant tout le reste.
- Je t'ai eu ! m'exclamai-je en le chatouillant sans pitié, ce qui le fait se tordre de rire.
- Arrête, Ana ! implore-t-il entre deux éclats de rire, essayant de se dégager. Je vais le dire à maman !
- Oh, d'accord, d'accord, je te laisse tranquille, mais seulement si tu promets de ne jamais m'attraper, même si c'est à ton tour de chercher ! dis-je en relâchant mon emprise, toujours amusée.
Nous nous relevons, essoufflés, les joues rouges de bonheur. Alexis me regarde avec un sourire complice, et sans un mot, nous recommençons à courir, traversant les vastes salons et les immenses couloirs du palais, comme si le monde entier nous appartenait.
Nous passons devant une rangée de serviteurs, affairés à préparer un grand dîner. Alexis et moi échangeons un regard, et je sais immédiatement à quoi il pense. C'est le moment de faire une nouvelle bêtise. Nous nous faufilons discrètement derrière un serviteur qui porte un plateau de verres en cristal. Juste avant qu'il ne passe devant nous, je tends le pied, et il trébuche légèrement, les verres tintant bruyamment.
Mon cœur bondit dans ma poitrine, partagé entre l'excitation et la crainte de me faire prendre. Mais le serviteur se reprend avec agilité, évitant de justesse la catastrophe. Il se tourne vers moi, et je vois dans ses yeux un mélange de soulagement et de réprimande.
- Anastasia Nikolaïevna, encore en train de faire des siennes ? dit-il en secouant la tête, mais je peux voir qu'il sourit malgré tout.
- Désolée, Pavel ! dis-je en me mordillant la lèvre, essayant de prendre un air innocent. Alexis pouffe de rire à côté de moi, ses yeux pétillant de malice.
Pavel soupire, mais je vois bien qu'il n'est pas vraiment en colère.
- Allez, filez d'ici avant que je ne décide de vous mettre au travail.
Je prends la main d'Alexis et nous nous échappons en courant, nos rires résonnant dans tout le palais. C'est un son que j'adore, un son qui fait écho dans les vastes pièces, rebondissant sur les murs dorés et les hauts plafonds.
Nous finissons par nous réfugier dans notre petite alcôve secrète, un endroit que nous avons découvert par hasard lors de nos nombreuses escapades. C'est notre cachette, notre petit coin de paradis où personne ne peut nous trouver. Là, nous sommes seuls au monde, juste lui et moi, dans notre royaume secret.
VOUS LISEZ
Anastasia (En Réécriture)
Teen FictionTout commence par une nuit glaciale, dont les répercussions pourraient changer à jamais le destin d'une jeune princesse... Russie 1917 La tension règne toujours parmi les royalistes et les bolchéviks. Le 13 novembr...