Chapitre 5 (Corrigé)

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PDV Dimitri

Des bruits de combat m'accueillent à mesure que j'approche de la salle d'entraînement. Je traverse l'immense sous-sol, aménagé en salle de réunion de crise. Une table en chêne traîne au milieu de la pièce entourée d'une dizaine de chaises. Derrière, se tient une estrade surplombant le reste de la pièce où se trouve un immense bureau. Mon père a toujours eu le sens du spectacle. Il sait comment se mettre en avant et captiver l'arène. Sur le côté, une grande bibliothèque fait office de décor. Sur celle-ci, pas de grands romans, mais une porte dissimulée qui permet d'atterrir dans la pièce adjacente.

La salle d'entraînement est dissimulée derrière la porte. C'est le lieu le plus important de ce manoir à mes yeux. Elle dissimule notre armurerie mais aussi tout le nécessaire pour garder notre forme physique, apprendre les techniques de combat et le maniement des armes avec notre propre stand de tirs.

Comme moi, plusieurs de mes hommes aiment les entraînements matinaux. Je leur offre un léger hochement de tête avant de me diriger vers le fond de la salle. Au lieu de me rendre au stand de tir comme je l'avais envisagé, je préfère aller frapper dans un sac de sable jusqu'à en avoir les bras en charpie. Une éternité plus tard, je dégouline de sueur et mes muscles hurlent à l'agonie mais je continue de frapper. Je propulse mes poings dans des coups monstrueux qui pourraient faire de sérieux dégâts sur un homme. Un peu comme hier soir.

Je suis bon en combat rapproché ; vraiment bon, même. Sans me vanter. Je me suis entraîné pendant des années à diverses sortes de combat. Mon père m'a formé comme chacun de ses hommes à toutes formes d'arts martiaux. Aujourd'hui, c'est moi qui les forme.

Mes phalanges abîmées commencent à laisser des marques ensanglantées sur le sac et mon bandage au bras commence à me tirer lorsque j'entends des bruits de pas dans ma direction.

- Alors, lançais-je sans même me retourner.

- On a retrouvé certaines maisons pillées à la lisière de la ville. Les bolcheviks laissent de nombreux cadavres dans leurs sillages. Les maisons attaquées sont principalement des paysans vivant à l'extérieur de la ville, me répond la voix grave de Vlad.

- Pourtant, on sait que s'attaquer à plus gros ne leur fait pas peur, répondis-je en pensant à la famille royale. Quant est-il des rumeurs ?

- De ce côté là, c'est un peu plus inquiétant. Certains ne croient pas encore à la nouvelle concernant la mort de la famille royale et les croient emprisonnés quelque part, d'autres pensent que certains résidents du palais ont survécu...

- Et pour Anastasia ?

Je pose la question fatidique en me retournant enfin vers le grand blond et ce que je lis dans ses yeux ne m'inspire rien de bon.

- Des rumeurs circulent sur le fait qu'une des filles du Tsar aurait survécu. Aucun nom n'a été cité jusqu'ici.

On sait tous les deux ce que ça implique. Le peuple se pose des questions mais les bolcheviks savent très bien qu'Anastasia est encore en vie, puisque c'est eux qui ont échoué à la tuer. Si jamais notre position venait à être révélée, on peut être sûr qu'ils viendront jusqu'ici pour finir le travail.

- Et de ton côté ?

- Comme on s'en doutait, le palais a été pillé, la plupart des objets de valeur ont été volés. Les seules personnes qui résidaient au palais que nous avons trouvé, sont mortes.

- Je suppose que ce ne sont pas des cadavres qui t'ont fait ça...

Cet enfoiré sourit tandis qu'il montre mes blessures du bout du doigt. Il faut dire que les cicatrices sont compliquées à dissimuler.

Anastasia (En Réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant