Chapitre 7 (Corrigé)

55 6 0
                                    

Vladimir n'avait pas tort. La maison fourmille de partout. Le grand hall a été aménagé pour la réception. Je n'ai jamais vu le manoir aussi vivant.

Les imposants lustres dorés sont astiqués et leurs dizaines de bougies sont allumées. Les flammes de la grande cheminée dansent, propulsant des ombres sur les murs rouges sombres et créant un joli contraste avec les cadres dorés accrochés aux murs. Plusieurs canapés en velours de la même couleur sont installés en forme de U autour d'une table basse en bois foncé. Des fauteuils sont disposés ici et là et la grande salle à manger a été ouverte pour l'occasion. Une immense table en bois en son centre est entièrement dressée pour ce soir. Celle-ci peut accueillir une trentaine de personnes et des chandeliers sont disposés au milieu des couverts.

Chaque salle est illuminée ce qui contraste avec la froideur habituelle des lieux.

Depuis que je suis levée, Olga me donne le tournis. Elle court partout, donne des ordres aux hommes, dispose des objets, les rechange de place...Elle n'arrête pas. Tout doit être parfait visiblement. Pour l'occasion, Alexeï devra manger avant de rejoindre sa chambre. Visiblement, il ne peut pas assister aux festivités étant trop jeune. De toute façon, quel enfant souhaiterait assister à ça, j'aimerais bien être à sa place...

D'après le grand roux que j'ai questionné, les rumeurs sur la survie d'un membre de la famille Romanov commencent à circuler de plus en plus. C'est une des raisons pour lesquelles Sergeï a décidé d'organiser cette réunion. Il veut me montrer comme une survivante et comme preuve que la monarchie n'est pas finie. Apparemment, certains commencent à perdre espoir. Je dois avouer que j'apprécie moyennement la manière avec laquelle il souhaite m'exhiber. Encore plus lorsque je l'apprend de la bouche d'un de ses hommes. Le pauvre Anton lorsqu'il a vu ma tête...

Le rouquin est au service de Sergeï mais il m'a dit mieux connaître Dimitri. Apparemment, c'est avec lui qu'il s'entraîne et il a déjà mené plusieurs missions à ses côtés. Je regrette de ne pas lui avoir parlé avant, il m'a tenu compagnie tout l'après-midi alors qu'il menait de front l'arrangement du grand hall sous les ordres d'Olga. Ces deux-là m'ont beaucoup fait rire. Surtout lorsqu'Olga lui a fait déplacer trois fois une étagère avant de décider de la remettre à son emplacement initial. Sous mes éclats de rire, il a traversé le hall de long en large et en travers, l'étagère sur le dos, bien trop apeuré pour oser contredire la maîtresse de maison qui le mène à la baguette. D'ailleurs, je me fais la promesse de raconter cette scène à Vlad, lui qui m'avait certifié qu'Anton était toujours du genre à se plaindre pour me faire rire comme la dernière fois.

La seule bonne nouvelle de cette journée, c'est que Dimitri a semble t-il, disparu de la circulation. Anton m'a raconté qu'il était en désaccord avec Sergeï sur cette réunion, surtout lorsque la menace bolcheviks plane sur nous. Et apparemment, celui-ci n'est pas un friand des réceptions, mais le grand roux m'a certifié qu'il sera là ce soir pour faire honneur à ses invités.

- Crois-moi, il sera là, surtout pour une personne...m'a-t-il révélé un sourire en coin sur les lèvres. Je n'ai pas vraiment compris l'allusion mais j'ai décidé de ne pas l'embêter plus longtemps. Après tout, il n'est pas sorti de l'auberge avec Olga à ses trousses...

Sauf que, lorsque je commence à sortir de la pièce, Olga m'intercepte pour me dire que Sergeï souhaite me voir. Alors ça je ne m'y attendais pas...Je jette mon regard paniqué dans celui d'Anton qui tente un sourire pour me rassurer. Mais son sourire crispé ne m'aide pas. Je commence à paniquer alors que je monte les escaliers de l'aile gauche pour me diriger vers le bureau du maître des lieux. Je souffle un bon coup avant de frapper trois petits coups sur la porte en bois et abaisse la poignée lorsque j'en ai reçu l'autorisation.

- Vous souhaitez me voir ?

- En effet.

Il se redresse sur son fauteuil et croise les mains sur son bureau. Celui-ci, fidèle au reste du manoir, arbore des murs tapissés de motifs rouges foncés. Le bureau en chêne est placé au centre de la pièce avec en face de lui deux fauteuils en velours aux accoudoirs en bois. Je prend place sur l'un d'entre eux mais le moelleux du coussin ne réussit pas à me détendre complètement.

Anastasia (En Réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant