Chapitre 12 (Corrigé)

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PDV Dimitri

L'air est lourd et humide dans ce maudit tunnel. Chaque pas résonne contre les parois de pierre, créant un écho sinistre qui semble s'étirer à l'infini. Mes doigts sont crispés autour de la crosse de mon revolver, le métal froid contrastant avec la chaleur de ma peau. Une douzaine de minutes à serpenter ici, et enfin, nous apercevons la sortie. L'air frais de la nuit me frappe le visage quand je franchis l'ouverture. Il fait sombre, la nuit est tombée depuis longtemps. Seules les lumières du Palais de Tauride percent les ténèbres, projetant une lueur dorée sur les jardins. Nous sommes à quelques centaines de mètres des imposantes façades du Palais, dont l'architecture se détache dans la pénombre. Les colonnes blanches s'élèvent vers le ciel, soutenant des balcons ornés et des frises détaillées qui témoignent de la grandeur passée. Mais, ce soir, cette beauté est entachée par la menace invisible qui plane au-dessus de nous.

Je jette un coup d'œil rapide autour de moi. Nos hommes se déploient silencieusement, chacun sachant exactement où se positionner. Nous devons rester invisibles. Pas question de prendre l'entrée principale. Trop exposée, trop risquée. On contourne le bâtiment, pour rejoindre une entrée plus discrète à l'arrière, dissimulée entre deux ailes moins fréquentées du Palais.

Quand on passe les portes, la tension grimpe encore d'un cran. Les couloirs sont déserts. L'atmosphère est étouffante, le moindre bruit résonne dans les murs, comme un écho menaçant. Ivan murmure des ordres précis, et notre groupe se divise en deux équipes distinctes, chacune composée d'une quinzaine d'hommes. Je me fonds avec mon escadron, avançant avec précaution le long des corridors ornés de tapis épais et de tableaux anciens dans leurs cadres dorés. Mon groupe progresse en silence, Sasha en tête. Ses mouvements sont fluides, presque mécaniques. Il s'approche de moi, ses yeux sombres brillants de détermination. Il lève deux doigts, signalant que la voie est libre. Je hoche la tête et lève ma main pour ordonner l'avancée. Nos pas sont feutrés, presque inaudibles, absorbés par la moquette épaisse.

Nous montons les marches une à une, chaque mouvement calculé. Au sommet, la grande salle de réunion nous attend, ses portes massives fermées, mais non verrouillées. Nous nous divisons en trois groupes de cinq, comme convenu, chacun prenant position dans un angle différent de la mezzanine qui surplombe la salle.

Le plan est simple : on investit la salle avant l'attaque, on sécurise les hauteurs, pendant que les autres s'occupent des civils. Facile, en théorie.

Je me glisse derrière une imposante étagère chargée de livres reliés de cuir, leur odeur ancienne emplissant mes narines. De ma position, j'ai une vue imprenable sur toute la salle en contrebas.

La pièce est luxueusement décorée. Un immense lustre en cristal pend au centre, diffusant une lumière douce sur les murs blancs ornés de moulures dorées. Tout est propre, impeccable. Trop parfait pour la violence qui va s'abattre ici, d'un moment à l'autre. Sous le lustre, une longue table de bois massif occupe l'espace. Une vingtaine d'hommes, tous en costume, discutent un verre de whisky à la main. Certains fument des cigares, leurs fumées s'élevant vers le plafond.

Aucune trace d'inquiétude sur leurs visages. Ils ne sont pas conscients de la menace imminente qui pèse sur eux. L'information n'a visiblement pas fuité, et c'est peut-être notre seul avantage ce soir.

Je m'allonge à terre, le canon de mon arme pointé vers l'avant. La balustrade en bois, finement sculptée, offre des interstices parfaits entre chaque rondin pour viser sans être vu. Mon doigt effleure la détente, prêt à réagir au moindre signe d'hostilité.

23h15.

Les minutes s'égrènent avec une lenteur insupportable. L'attente devient intenable. Je sens la sueur couler le long de mon dos, mon haut collant à ma peau moite. Mes mains sont humides autour de l'arme, mais je refuse de desserrer ma prise sur le revolver.

Anastasia (En Réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant