Chapitre 11 (Corrigé)

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PDV Dimitri

Je n'arrive toujours pas à croire que j'en suis rendu là.

L'opéra de Saint-Pétersbourg se détache dans la nuit sombre de novembre. Ses lumières sont aveuglantes, on ne peut pas louper l'édifice.

Construit en pierre blanche, des grandes colonnes se découpent à l'entrée du bâtiment. Les moulures sont splendides avec des sculptures dorées surplombant le porche. J'écrase mon mégot sous ma chaussure et m'engage sur les marches en pierre.

A l'intérieur, un majordome m'accueille en distribuant le programme et un épais tapis de velours rouge s'étend sur le sol. En face de moi, l'imposant escalier me surplombe. Un tapis rouge flamboyant est déplié sur les marches en marbre blanc. La hauteur sous plafond est ahurissante avec des moulures et des peintures.

Les seules personnes que je croise sont des couples apprêtés comme pour un événement royal. Des costumes parfaitement repassés, des robes extravagantes et des bijoux étincelants.

Tout puent le luxe et le pognon ici.

A croire que la guerre ne gronde pas à l'extérieur. A quoi m'attendais-je ? La haute société ne se préoccupe pas de quelque chose d'aussi futile qu'une révolution.

J'aurais préféré mille fois me retrouver en première ligne d'un combat que venir m'extasier devant un opéra.

Je jette un coup d'œil au programme. "Le coq d'or". L'opéra russe le plus répandu du XIXe. Grosse soirée en perspective. Notez bien l'ironie.

Ivan, tu me le paieras.

D'après ce traître, Vadim, son homme, est un grand brun aux yeux marrons. Comme à peu près la moitié de la population russe, ce qui ne m'aide pas beaucoup. Heureusement pour moi, et pour lui, Ivan a pu me communiquer un numéro de balcon. Notre informateur se trouve donc au balcon 8, aile ouest.

Je grimpe les marches jusqu'au premier étage et attend devant la porte menant aux différents balcons. Le couloir commence à se vider et j'entends les premières notes de musique emplirent l'air. C'est le plan. Nous devions attendre que la pièce commence pour que les lumières s'éteignent et que nous puissions rejoindre en discrétion Vadim.

Plus qu'à attendre Anastasia. Evidemment, dans un souci de praticité, ils nous été compliqués de quitter le refuge en tenue de soirée et de remonter les rues jusqu'à l'opéra. Nous avons donc dû nous donner rendez-vous directement ici.

La grande horloge indique 20h quand je sors une nouvelle cigarette de ma poche. De toute façon, qui me verra ici ? Cependant, je manque de m'étouffer avec la fumée de ma clope lorsque j'aperçois la brune descendre les escaliers.

Elle porte une magnifique robe bustier d'un bleu profond en velours. Le tissu lui arrive jusqu'aux chevilles d'où dépasse une paire de talons d'un bleu similaire. Le vêtement lui colle parfaitement à la peau mettant en valeur ses formes et son bustier écrase sa poitrine, dévoilant un décolleté qui ne m'aide pas à garder les idées claires.

Dans cette robe, elle en met plein les yeux. Un peu trop à mon goût, si on prend en compte le regard que pose sur elle les deux hommes qui remontent l'escalier et passent devant nous.

Je la trouve encore plus belle que d'habitude, surtout avec ses cheveux légèrement ondulés et relevés en un chignon bas. Quelques mèches se détachent de sa coiffure et viennent encadrer son visage. Ses longs cils sont maquillés et mettent en valeur le bleu de ses iris. Mes yeux sont happés par le rose de ses lèvres tandis que je suis du regard la fine chaîne qui pend à son cou, et la clé qui y est accrochée, flirtant avec son décolleté.

Anastasia (En Réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant