Chapitre 25

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Vu que ce sont les chapitres de fin, je me suis dis que ce serait mieux pour vous de pouvoir les lire tranquillement ce week-end plutôt que lundi matin, dans le rush du début de semaine. Je vous laisse savourer la fin, en espérant qu'elle soit à la hauteur de vos attentes. 

Bonne lecture.



Quel était donc ce bruit régulier qu'il entendait ? Ce bip désagréable qui ressemblait à la sonnerie du four. Gabriel n'était pas doué en cuisine, ce ne serait pas la première fois qu'il laisse quelque chose brûler et que l'alarme incendie se déclenche. Sauf que le bruit était différent. Cela n'en restait pas moins agaçant, il voulait dormir, il était fatigué. Mais diable, est-ce que quelqu'un pourrait faire taire cette chose ?

Un grognement lui échappa, alors qu'il gardait les yeux fermés. Il voulait se rendormir, profiter d'une grasse matinée. D'ailleurs, quelle heure était-il ? Lentement, son esprit commença à remettre les pièces du puzzle dans le bon ordre. Le flou dans lequel il était plongé s'évapora peu à peu. Des bribes de souvenirs vinrent assaillir son cerveau. Il avait des flashs de son père, d'un sous-sol, de son frère et surtout, beaucoup de sang. Comme s'il s'était pris une claque en plein visage, Jordan se souvint.

Avec difficulté, Jordan ouvrit les yeux. Il dut s'y reprendre à trois fois afin de s'habituer à la lumière blafarde de la pièce où il était. Le bip qu'il entendait n'était pas celui d'un appareil électronique, mais de la machine auquel il était relié. Tout ce blanc, ces fils, cette perfusion accrochée à son bras. Il était à l'hôpital.

Lorsque ses yeux furent familiarisés avec son environnement, Jordan balaya la pièce du regard. Il était seul. Pas de trace de Gabriel ni d'Isaac. Le seul détail personnel était le livre posé sur la table de chevet. Un livre qu'il aurait reconnu parmi mille autres : Crimes et Châtiment. Celui-là même qu'il avait donné à Gabriel le soir de leur rencontre.

Un autre détail attira son attention, et bien moins agréable cette fois-ci. Lorsqu'il essaya de se redresser, il sentit une douleur dans son poignet et un bruit métallique frappant le barreau du lit. Ses prunelles marron se posèrent sur l'entrave en question et son cœur se serra. Il était menotté à son lit. Il doutait fortement que ce soit une idée de Gabriel, dans une tentative de l'obliger à rester à l'hôpital au cas où il lui vient l'envie de s'échapper. Non, ces menottes ressemblaient à celles des forces de l'ordre. Maintenant, il était certain d'une chose : il était dans la merde jusqu'au cou.

— Monsieur Bardella ?

Une voix féminine le sortit de ses observations. La porte de sa chambre s'était entrouverte et une infirmière fit son apparition. Elle s'avança près du lit, vérifia la machine à laquelle il était relié avant de reporter son regard sur lui.

— Comment vous sentez-vous ?

Jordan ouvrit la bouche pour répondre, mais sa gorge était tellement sèche qu'il fut incapable de prononcer le moindre son. Il dut s'y reprendre à plusieurs fois pour réussir à murmurer une phrase.

— J'ai connu mieux.

— Si vous avez l'impression de vous sentir comme dans du coton, c'est normal, expliqua-t-elle d'une voix douce. C'est la morphine. Vous avez eu de la chance, vous savez.

De la chance ? Son regard se posa de nouveau sur les menottes accrochées à son poignet. Il avait survécu, certes, mais à quel prix ? Il y avait de fortes probabilités pour qu'il termine sa vie en prison. À tout prendre, la mort aurait été une conclusion plus douce.

— J'imagine que vous ne pouvez pas me retirer ça ?

Pour appuyer sa question, il agita le bras et le métal vint mordre sa peau comme s'il était vivant.

Par-delà l'horizon - Bardella x AttalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant