《 11 》

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21 heures au Lupin.

- Vous comptez lui en parler un jour ?

Dazai pencha la tête, surpris, d'habitude l'employé du bar n'ose pas bavasser avec lui et est davantage dans l'écoute.

- Lui parler de quoi mon cher petit ?
- De vos sentiments. Fit il en se redressant sur la banquette. Je veux dire, depuis que vous avez croisé sa route vous semblez... plus heureux. Vous ne m'ennuyer plus avec vos maintes tentatives de suicides à tester ! Rajouta t'il avant de se gratter nerveusement l'arrière du crâne.

Il se contenta d'hausser les épaules. À vrai dire, il n'avait jamais réellement mit des mots sur ses affects plus qu'amicaux envers sa limace, affects qu'il préférait ignorer de toute façon.

- Je suis juste à court d'imagination en ce moment.
- Pourtant, vous n'en manquez pas pour me décrire ce Chūya. Ou pour expliciter vos journées en sa compagnie.

Il devait bien avouer que la franchise et la confiance de son semblable l'étonnait. Atsushi, un des serveurs du bar, lui avait toujours parut timide et innocent. Le genre qui ne serait pas sensé percevoir la façon dont Chūya compte réellement à ses yeux. Même lui s'amuse à jouer les aveugles quant à des supposés sentiments, alors qu'autrui le remarque, le déstabilise quelque peu.

- Je crois qu'il est tant que tu te trouve un ou une petite amie à ton tour ! Dit il pour divaguer de sujet.

Il attrapa son verre qui reposait en face de lui et le sirota doucement en contemplant la gêne qui envahissait le plus jeune. Décidément il était si prude qu'il n'avait sûrement jamais songé à la question, après tout avoir un crush n'est pas obligatoire pour être heureux. Cependant, les rougeurs d'Atsushi semblait refléter autre chose.

- À moins que tu n'en ai déjà un ou une. Reprit il railleur, un fin sourire s'étirant sur ses lèvres.

Atsushi se ravale sur son siège, cette fois ci moins à l'aise. Si il pensait pouvoir aider Dazai à avouer ces sentiments c'était raté. Il avait omis à quel point il est malin et sait se dépêtrer de toute situation.

Par ailleurs, il l'a rencontré il y'a quelque mois et est devenu au fils du temps une oreille attentivement à tout ses déboires. Il faut dire que certain jour le bar est vide alors à part faire le ménage continuellement, il n'a pas mieux à s'adonner.

C'était devenu une sorte de routine entre eux, Dazai s'installait dans l'angle et quand il avait le temps il le rejoignait. Il ne lui demandait jamais rien et se contentait d'écouter ses histoires toutes plus rocambolesques les unes que les autres, le brun semblant avoir une imagination débordante. Il lui contait ainsi ses journées de cours, ses déductions, ses aventures ou suicides et c'était plus que divertissant. Et très instructif.
Toutefois Atsushi percevait qu'il ne lui avait jamais rien raconté de... vraiment personnel. Dazai étant un vrai professionnel pour raconter quelque chose sans trop se mouiller et qui sait, sans laisser transparaître que lui aussi a ses propres faiblesses. Sa carapace paraissait indestructible et bien rodée. Rien ne pouvait- ou presque- le décontenancer.

Il se rendait compte qu'au final il n'arrivait pas à le sonder malgré tout.

Atsushi avait finit son service mais n'avait pas pu s'empêcher de lui poser la question qui lui taraude les lèvres depuis quelques jours. Il était curieux et voulait surtout le bonheur de Dazai qui paraissait avoir repris goût à la vie.

- Eh bien... peut être. Avoue finalement Atsushi mal à l'aise.

- Mais ce n'est pas du sérieux ! Rajouta t'il les joues encore plus rouges.

Dazai le trouva presque adorable à tenter de cacher la vérité, mais il avait sûrement oublié sa perspicacité. Il sentait que c'était justement du sérieux et c'était là que tout devenait très croustillant. Lui qui pensait faussement qu'il était trop innocent pour ne serait ce qu'imaginer tenir la main de quelqu'un dans la rue.

The gravity between us ~ SoukokuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant