The gravity between us ~ Soukoku

《 16 》

   Une fois dehors, il avait l'impression que l'air était irrespirable et que même la lune semblait lui murmurer qu'il n'était qu'un idiot à n'avoir rien vu venir. Qui pourrait s'intéresser à lui ? Il aurait dû l'anticiper, il est voué à rester seul.

Il sécha ses larmes d'un revers de manche et commença à regagner son studio. Au moins Dazai n'avait pas eu satisfaction à l'humilier de quelques façons que ce soit. C'était déjà ça, se disait il. Bien tenté qu'il pourrait tout de même se jouer de lui mais cette fois ci il ne se laissera pas faire.

Il ne se laissera plus faire.

Il repensa à comment il l'avait aidé avec Shirase, il avait l'air tellement sincère. Après tout il devait juste être curieux et avide de détenir le moindre secret sur lui pour mieux l'écraser.

Cependant, cette trahison était pire que ce qu'il aurait pu imaginer.

Il devait bien avouer qu'il l'aimait sincèrement.

À ce moment, il ne souhaiterait que remonter le temps et ne jamais le croiser, s'asseoir ailleurs et tant pis si Shirase l'aurait rattrapé, il aurait bien été te capable de gérer la situation sans Dazai non? Il aurait pu se sortir de ces démons sans lui c'était chose sûre.

Le cœur en miette, il avançait sans réellement prêter attention au monde l'entourant- à vrai dire l'heure était si tardive que seulement quelques personnes rentrant probablement du travail étaient encore dans la rue- et il  essuyait péniblement ses larmes qui gondolaient sur ses joues dans un cycle sans fin.  

Il sentit son téléphone vibrer dans sa poche à plusieurs reprise mais il ne daignait même pas s'y attarder. C'était sûrement Dazai qui l'appelait et il se foutait le doigt dans l'œil si il pensait qu'il allait décrocher. Entendre sa voix fière de son coup,  non très peu pour lui. Il ne lui fera pas ce plaisir.

L'amertume le gagnant de plus en plus, il réalisa qu'il allait devoir apprendre à se méfier davantage.

~○~

Une fois chez lui, le doute commença à l'envahir. Ses sentiments, eux, le firent définitivement vaciller. Il venait de réaliser qu'il s'était comporté comme un parfait idiot, incapable de comprendre les peurs de son petit ami. Après tout, lui aussi avait ses propres démons, et ce n'était pas une raison valable pour tout gâcher. Il s'était laissé emporter, ses nerfs à vif ces derniers temps à cause de la fatigue et du stress, et il n'avait même pas pris la peine d'en discuter plus en profondeur. Il n'avait pas non plus envisagé que la peur de l'abandon, ou peut être certains traumatismes du passé, avaient pu pousser Dazai à dissimuler ses vraies capacités. Il peinait à accepter à quel point il avait été stupide.

Des larmes coulaient le long de ses joues rougies alors qu'il fixait son téléphone. Si Dazai l'appelait, il répondrait cette fois, mais il lui était impensable de faire le premier pas. Il en était incapable, terrorisé à l'idée d'avoir définitivement tout gâché.

Le silence dans la pièce était lourd, chaque minute qui passait renforçant son angoisse. Et si il ne le rappelait pas ?

En effet, le temps s'étirait et toujours rien. Il serra son téléphone dans sa main, espérant désespérément voir le nom de son petit ami s'afficher à l'écran. Mais l'appareil restait muet, indifférent à son tourment.

Les heures passèrent. Le doute s'enracinait, étouffant peu à peu le mince espoir auquel il s'accrochait. Dazai ne rappellerait pas. Il le sentait désormais avec une certitude douloureuse. Peut être que cette fois, il l'avait vraiment perdu.

Pourquoi n'avait il pas décrocher la première fois ? Ou pourquoi même avait il réagit de la sorte ?

Son cœur se serra à cette pensée, et une vague de désespoir le submergea. Sans réfléchir, il lança son téléphone sur le lit et se recroquevilla sur lui même, pris dans une spirale d'anxiété. Ne cessant de se répéter qu'il aurait dû réagir autrement, qu'il aurait dû être plus compréhensif. Mais il était trop tard.