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Dante, toujours immobilisé par les sangles et la structure de fer, regardait les docteurs évoluer autour de l'adolescent inconscient sur la table d'examen. Son souffle était court, chaque inspiration semblait douloureuse, et la fatigue commençait à engourdir ses membres. Pourtant, il ne pouvait détourner les yeux de ce qui se passait devant lui.

Les deux « docteurs » s'approchèrent du corps du garçon allongé, et le plus trapu prit un scalpel sur le plateau métallique à côté de lui. D'un geste rapide et sans hésitation, il incisa le long du bras de l'adolescent, laissant s'échapper un mince filet de sang qui traça une ligne rouge sur sa peau pâle. L'adolescent émit un grognement sourd, sa tête remuant légèrement, mais il ne se réveilla pas, ses yeux restant clos.

— C'est... commença le docteur mince, son regard scrutant la plaie avec attention.

— Infection, grogna le plus gros des deux, l'air agacé. Il faut arrêter avec les Moldus. Ça ne sert à rien. On perd de la substance ainsi. Concentrons-nous sur les Cracmols.

Le docteur mince fronça les sourcils, fixant toujours la coupure du garçon avec un intérêt clinique. Ses lèvres se plissèrent en une moue pensante.

— Hmmm... Oui. Mais il n'y en a pas tant que ça... répondit-il d'un ton pensif. Les familles font moins d'enfants, il y a moins de naissances, moins d'anomalies... Regarde... Un seul Sang-Pur en vingt ans ! ajouta-t-il en pointant du doigt Dante.

Le garçon sentit une nouvelle vague de terreur le parcourir alors que tous les regards se tournaient vers lui. Les yeux du docteur gras brillaient d'une lueur calculatrice, tandis que l'autre, plus mince, semblait déjà envisager les prochaines étapes.

— Et les enlever eux ? Reprit le maigrichon, une pointe d'amertume dans la voix. J'ai mis des mois à convaincre Rookwood, sans promesse de réussite en plus.

Il secoua la tête, un soupir agacé s'échappant de ses lèvres. La femme masquée, toujours occupée à prendre des notes, releva brièvement la tête et jeta un coup d'œil rapide vers Dante, puis retourna à son calepin, sa plume grattant frénétiquement le papier.

Le docteur trapu posa brusquement ses mains sur la table, le regard rivé sur l'adolescent toujours inerte.

— On ne peut pas continuer comme ça, siffla-t-il. Chaque échec coûte trop cher. Nos ressources s'épuisent. Si les Cracmols ne suffisent plus, il faudra prendre des mesures plus drastiques.

Le docteur mince secoua la tête, contrarié, mais ne répondit pas tout de suite. Dante, terrifié, observait ces échanges comme un condamné attendant son jugement. Il sentait que ces hommes discutaient de lui, de sa valeur, de sa survie. Ses mains, engourdies par les sangles, tremblaient légèrement, et une sueur froide perlait sur son front.

— Nous avons besoin de résultats... de succès, conclut le docteur mince, plus pour lui-même que pour son collègue.

Il se tourna vers Dante, ses yeux perçants s'attardant sur le garçon comme s'il tentait de lire dans son âme.

— Peut-être que notre Sang-Pur sera enfin la réponse que nous cherchons depuis si longtemps, murmura-t-il presque pour lui-même, un sourire énigmatique se dessinant sur ses lèvres.

Dante comprit à cet instant que, pour ces hommes, il n'était rien de plus qu'un sujet d'expérience, une chance, une anomalie à exploiter. Son cœur se serra de terreur alors qu'il se demandait combien de temps il pourrait encore résister dans ce cauchemar.

La femme masquée, toussota légèrement, attirant l'attention des deux docteurs.

— Il est 17h45, indiqua-t-elle d'une voix neutre, les yeux fixés sur son calepin.

Les OubliésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant