19.

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Ils pénétrèrent dans la forêt sombre, les arbres serrés les uns contre les autres, formant une canopée dense qui bloquait la lumière de la lune. Le vent froid s'insinuait entre les branches, sifflant à leurs oreilles, mais ils continuèrent de courir, poussés par la peur de ce qui les poursuivait.

Soudain, Dante trébucha et s'effondra au sol, son corps épuisé refusant de le porter plus loin. Il resta un moment immobile, sa respiration haletante, crachant du sang. Les enfants continuèrent quelques pas avant de réaliser qu'il n'était plus avec eux.

— Rottweiler ? murmura Martin, l'air inquiet, se retournant pour voir Dante à genoux.

Dante prit une profonde inspiration, ses côtes lui faisant terriblement mal, mais il força un sourire sur son visage en se redressant lentement.

— Ça va, dit-il d'une voix rauque, essayant de rassurer les autres. On est sortis... Ça va...

Il se remit sur ses pieds avec difficulté, essuyant le sang sur sa bouche d'un geste rapide.

— On doit continuer, ajouta-t-il. Trouver un village... C'était un hôtel, il doit y en avoir un pas loin.

Hugo, toujours nerveux, le regarda avec suspicion.

— Comment tu sais ça ? demanda-t-il, les yeux écarquillés.

Dante essuya une nouvelle fois sa bouche, se forçant à rester calme malgré la douleur et la fatigue qui envahissaient son corps.

— Ben... c'est plutôt logique, répondit-il. Il y avait des écriteaux de menu et dans le hall... des numéros de chambre avec des clés accrochées ici et là. On ne met pas un hôtel n'importe où. Il y a forcément un village ou même une ville à proximité, quelque chose pour approvisionner cet endroit.

Les enfants acquiescèrent, trouvant un peu de réconfort dans cette logique. Ils reprirent leur marche, leurs pas lents et prudents sur le sol de la forêt. Chaque craquement de branche sous leurs pieds semblait retentir plus fort dans le silence de la nuit.

— Et si... s'il y a des gens... est-ce qu'on leur demande de l'aide ? demanda timidement Max.

— Oui, mais on doit être prudents, répondit Dante. On ne sait pas qui... qui pourrait être de leur côté. Mais on ne peut pas rester ici.

Ils continuèrent d'avancer, leurs silhouettes se faufilant parmi les arbres, suivant Dante qui essayait de rester vigilant malgré sa faiblesse. Ils devaient trouver de l'aide, quelque part, n'importe où, pour enfin échapper à cet enfer.

Chaque pas semblait les rapprocher de la liberté, mais la peur de ce qui pourrait encore arriver ne les quittait pas.

— Allez, chuchota Dante. On va y arriver...

Et ils continuèrent, leurs cœurs battant d'espoir et d'incertitude dans l'obscurité de la forêt.

Dante marchait en silence, serrant les dents pour contenir la douleur qui irradiait dans tout son corps. Il se sentait de plus en plus faible, ses jambes tremblant sous lui à chaque pas. Ses côtes lui faisaient un mal de chien, son dos le brûlait, et un martèlement sourd pulsait à l'arrière de son crâne.

Il restait à l'arrière du groupe, laissant les enfants marcher devant lui. Sa vision devenait floue, et il avait du mal à se concentrer. Il ne cessait de ravaler le sang qui remontait dans sa gorge, chaque mouvement lui arrachant un gémissement de douleur qu'il étouffait.

Mais il continuait. Il devait continuer. Il était le plus grand, le plus fort, celui que les autres appelaient « Rottweiler » parce qu'il ne lâchait jamais. Il ne pouvait pas faillir maintenant.

Les OubliésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant