15.

19 4 0
                                    

Les jours s'étiraient, interminables, dans la cellule 12. Dante se retrouvait à compter chaque seconde, chaque respiration, à attendre la trappe qui s'ouvrait pour son maigre repas. Son esprit oscillait entre des moments de détermination et de profonde détresse. Les 24 heures passées dans le caisson l'avaient épuisé bien au-delà du physique. Il se sentait piégé dans une boucle sans fin, chaque jour plus insupportable que le précédent.

Il avait commencé à parler à lui-même, à murmurer des mots sans suite pour s'empêcher de sombrer. Parfois, Marius apparaissait, mais même sa présence ne suffisait pas toujours à le rassurer. Et alors, la colère montait en lui, se transformant en désespoir.

Un jour, Dante ne put plus se contenir. Quand la trappe s'ouvrit pour laisser passer son repas, il se précipita vers la porte, ses mains tremblantes agrippant les bords de la petite ouverture.

— S'il vous plaît ! cria-t-il, sa voix rauque et désespérée. S'il vous plaît, laissez-moi sortir... juste une seconde... je vous en supplie...

La personne de l'autre côté – il ne savait pas si c'était un garde ou un autre – resta silencieuse. Il entendit seulement le bol glisser contre le métal, puis la trappe commença à se refermer.

— Non ! s'écria Dante, frappant contre la porte de toutes ses forces. Laissez-moi sortir ! Une seconde, juste une seconde ! Je vous en prie !

Il entendit le cliquetis de la trappe se refermer, laissant de nouveau la cellule dans le silence total. Il tomba à genoux, ses poings serrés frappant le sol, un cri de rage et de désespoir s'échappant de sa gorge.

— Sortez-moi d'ici ! hurla-t-il, sa voix se brisant. Je ne veux plus... Je ne peux plus...

Il sentit les larmes couler sur ses joues, sa colère et son chagrin se mélangeant en un torrent d'émotions qu'il ne pouvait plus contrôler. Ses mains tremblaient, ses yeux cherchant un moyen, un espoir, n'importe quoi pour s'échapper de cet enfer.

Il entendit un léger rire derrière lui, et se retourna pour voir Marius, les bras croisés, le regard triste.

— Tu penses qu'ils t'entendent ? demanda le fantôme, sa voix douce et mélancolique. Tu penses qu'ils se soucient de ce que tu veux ?

Dante se redressa lentement, essuyant ses larmes avec sa manche.

— Je... je veux juste une seconde... murmura-t-il, sa voix tremblant.

Marius s'approcha de lui, ses yeux pleins de compassion.

— Je sais, Dante, dit-il doucement. Mais ils ne te donneront rien. Pas tant que tu leur seras utile.

Dante serra les poings, sentant la rage monter de nouveau.

— Alors... alors je ne serai plus utile, chuchota-t-il. Je... je ferai tout pour leur rendre la tâche difficile.

Marius hocha lentement la tête.

— Rappelle-toi, petit Rookwood, leur intérêt est ta faiblesse... mais ton esprit, lui, est ta force. Ils ne peuvent pas te briser tant que tu refuses de leur céder.

Dante inspira profondément, s'accrochant à ces mots, se promettant de ne plus laisser le désespoir le submerger. Il devait trouver un moyen... un moyen de tenir, de lutter, même dans l'obscurité la plus totale.

Chaque dimanche apportait un nouvel enfer, un nouvel épisode de résistance et de douleur pour Dante. Il avait décidé qu'il ne se laisserait plus faire sans se battre. Et, à chaque fois que les gardiens venaient le chercher, il se débattait avec une violence qui semblait inépuisable, puisée au plus profond de sa rage et de son désespoir.

Les OubliésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant