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Le garçon resta assis dans le coin de la cellule, frissonnant de froid. Son estomac gargouillait, creusé par une faim qui ne cessait de croître. Il ne savait pas depuis combien de temps il était là, depuis combien d'heures, de jours peut-être, il était enfermé dans cette pièce oppressante, ses pensées errant entre la peur et la solitude. Son corps était fatigué, ses membres engourdis par l'immobilité forcée et le froid glacial qui se répandait depuis le sol capitonné.

Il se recroquevilla davantage contre le mur, ses jambes ramenées contre lui, essayant en vain de se réchauffer. Ses yeux fixaient l'ampoule vacillante au plafond, l'unique source de lumière qui ne faisait que souligner l'étroitesse de sa prison. Il sentit ses paupières s'alourdir, mais la douleur dans ses bras et son ventre vide le maintenaient éveillé. Le temps semblait s'étirer à l'infini, chaque minute s'écoulant avec une lenteur insupportable.

Soudain, le bruit sec d'un verrou tournant dans la serrure rompit le silence. La porte de la cellule s'ouvrit brusquement, laissant entrer un flot de lumière aveuglante depuis le couloir. Deux gardes masqués firent irruption, leurs silhouettes imposantes se découpant contre l'éclat vif. Sans un mot, ils s'approchèrent de lui et le saisirent brutalement par les épaules.

Il gémit de douleur, se débattant faiblement, mais ils le soulevèrent sans effort, ses pieds quittant le sol. Il tenta de résister, mais sa camisole l'entravait toujours, l'empêchant de bouger librement. Ils le traînèrent hors de la cellule, et il sentit le froid du couloir lui mordre la peau, plus vif et cruel encore que celui de la pièce capitonnée.

Debout dans le couloir, une femme attendait, elle aussi masquée. Elle portait une longue tunique sombre qui flottait légèrement autour de ses jambes. Ses yeux, visibles à travers les ouvertures de son masque, étaient froids, indifférents. Elle jeta un coup d'œil rapide au garçon, puis se retourna sans un mot et commença à marcher d'un pas rapide et déterminé vers la grande porte en fer au fond du couloir.

Le garçon sentit une vague de terreur l'envahir. Il comprit, d'une manière instinctive, qu'il ne voulait pas savoir ce qui se trouvait derrière cette porte. Il tenta de freiner, de résister, ses pieds nus glissant sur le sol froid de pierre. Mais les gardes le tenaient fermement, leurs mains serrant ses bras avec une force implacable.

Il essaya de planter ses talons dans le sol, mais c'était inutile. Les gardes le tiraient sans effort, le faisant glisser sur la surface glacée du couloir, son cœur battant à tout rompre dans sa poitrine. Il jeta un regard affolé autour de lui, cherchant une issue, une échappatoire, mais tout ce qu'il voyait, c'était ces portes fermées de cellules, ces murs ternes, et cette femme masquée qui marchait devant lui, imperturbable, en direction de la porte de fer.

Il sentit une sueur froide couler le long de son dos, sa respiration devenant de plus en plus rapide, mais rien ne semblait pouvoir arrêter leur marche inexorable vers ce qu'il redoutait le plus.

La femme poussa les portes et en retenue une pour les laisser passer.

Les gardes maintenaient fermement le garçon alors qu'il tentait de comprendre où il se trouvait. Son regard, paniqué, se promenait sur les murs carrelés de la salle. La pièce était grande, mais l'atmosphère y était oppressante, comme si l'air lui-même était lourd de malveillance. Les murs, recouverts de carreaux blancs fissurés, semblaient presque transpirer d'humidité. De longues traînées de moisissure vert foncé se répandaient du plafond, où des tuyaux rouillés couraient le long des bords, gouttant lentement dans des flaques stagnantes sur le sol carrelé.

Dans un coin de la pièce, le long d'un mur, se trouvait un seul lit d'examen, son cadre métallique rouillé et ses sangles de cuir pendantes prêtes à enserrer toute personne qui s'y allongerait. Le matelas mince qui le recouvrait était jauni par le temps et usé par d'innombrables corps qui y avaient été attachés de force. Chaque détail du lit semblait parler de souffrance et de désespoir.

Les OubliésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant