14.

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Dante avait perdu toute notion du temps. Sa vie s'était réduite à une nouvelle routine infernale : six jours de solitude dans la cellule 12, puis 24 heures enfermées dans le caisson, à subir ce traitement qui ne semblait jamais finir.

La première semaine, il avait encore essayé de rester fort, de garder l'espoir que quelque chose, n'importe quoi, pourrait changer. Mais chaque jour passé seul, à fixer l'ampoule au plafond ou à écouter le silence oppressant de la cellule, érodait un peu plus son esprit.

Lors du premier traitement de 24 heures, il avait cru que c'était un cauchemar unique, une punition, mais non. C'était devenu la norme. À chaque fois, ils revenaient le chercher. Ils le traînaient hors de la cellule, le jetaient dans le caisson comme un vulgaire objet, et le laissaient submergé dans ce liquide gluant et brûlant, seuls ses cris étouffés et sa respiration haletante rompant le silence.

Lors de la deuxième semaine, Dante se retrouva à sangloter sur le maigre matelas de sa cellule. Son corps était en feu, chaque centimètre de sa peau semblait brûler, comme si le liquide avait pénétré profondément dans ses muscles, dans ses os, et ne voulait plus en sortir.

Il ne pouvait plus se battre. Pas cette fois. Pas seul.

Il essuya ses larmes d'un geste rageur, mais d'autres coulèrent immédiatement. Sa respiration était rapide, saccadée. La douleur s'intensifiait chaque jour, chaque minute passée dans le caisson étirant son endurance jusqu'à des limites qu'il ne savait même pas exister. Il avait l'impression que quelque chose grandissait en lui, quelque chose de sombre, de dévastateur.

— Pourquoi... pourquoi moi ? murmura-t-il entre deux sanglots. Pourquoi... m'infligent-ils ça ?

Il s'en voulait de pleurer, de se montrer faible. Mais son corps était trop fatigué pour lutter davantage. Il s'allongea sur le côté, repliant ses jambes contre sa poitrine, espérant que cette position soulagerait un peu la douleur qui irradiait de sa nuque jusqu'à ses membres.

Il se souvenait des paroles d'Eureka, de ce qu'il avait murmuré avec un semblant de compassion, mais tout cela semblait si lointain maintenant. Aucune de ses questions n'avait trouvé de réponse. Et il était seul. Seul avec cette brûlure constante qui lui déchirait le corps, comme si chaque cellule de son être était en train de se désintégrer.

Des heures passèrent, ou peut-être des jours... il ne savait plus. La lumière de l'ampoule vacillait parfois, comme un rythme hypnotique. Et lui, Dante, oscillait entre la conscience et l'inconscience, perdu dans un abîme de douleur et de fatigue.

Mais il sentit quelque chose d'autre, au fond de lui, quelque chose qui bouillonnait. Une énergie étrange, incontrôlable, qui semblait se répandre avec la douleur, comme un feu intérieur qui grandissait. Peut-être que... peut-être qu'il n'était pas seulement en train de mourir. Peut-être que quelque chose d'autre se passait.

Alors que son corps se recroquevillait, sa respiration se faisant plus lente, il ferma les yeux et laissa son esprit vagabonder. Et dans cet état d'épuisement extrême, au bord de l'abandon, il se promit une dernière fois qu'il ne céderait pas. Pas encore. Pas comme ça.

Il devait tenir... encore un peu.

Dante, enroulé sur le matelas mince et tremblant de douleur, entendit soudain un bruit étrange dans la cellule. Un bruit sec, comme des mains invisibles frappant dans l'air. Il redressa légèrement la tête, ses yeux cherchant dans la pénombre, son cœur battant plus vite.

— Sang-Pur, hein ? Rookwood ? Toujours vivant ? Pas mal, lança une voix rauque et moqueuse, semblant venir de nulle part. Le Carrow, lui, avait tenu... quoi... deux semaines ? Et il était plus vieux que toi !

Les OubliésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant