De retour au dortoir, Dante sentit immédiatement la tension dans l'air. Les enfants étaient tous épuisés, leurs visages pâles et leurs corps affaiblis par les traitements et les corvées incessantes. Pourtant, quelque chose avait changé. Lentement, malgré la surveillance constante, ils avaient commencé à se parler davantage, à profiter des moments volés pendant les corvées ou avant le coucher pour échanger des mots à voix basse, partager leurs théories sur ce qui se passait vraiment dans cet endroit maudit.
Dante se glissa sur son lit, jetant un regard autour de lui. Les murmures résonnaient doucement dans le dortoir, une tentative de se raccrocher à une humanité perdue, à une normalité à laquelle ils ne pouvaient plus prétendre. Mais cette nuit-là, quelque chose n'allait pas.
Peter, l'un des plus jeunes, toussait bruyamment. Sa toux résonnait dans la pièce sombre, une toux sèche et rauque qui semblait lui arracher la poitrine. Il se plaignait, sa voix tremblante, faible.
— J'ai mal partout... souffla-t-il entre deux quintes de toux. Il y a... quelque chose en moi... qui me mange de l'intérieur...
Dante tourna la tête vers Peter. Il pouvait voir la sueur perler sur son front, ses yeux hagards cherchant un point de repère dans le vide. Peter était fiévreux, son visage rougi par la chaleur. Ses mains tremblaient alors qu'il les serrait contre son ventre, comme s'il essayait de retenir quelque chose, de lutter contre une douleur insupportable.
— Je sens... comme si ça me dévorait... murmura Peter, son regard vacillant entre la conscience et le délire.
Les autres enfants se rapprochèrent, l'inquiétude visible sur leurs visages épuisés. Personne ne savait quoi faire. Mais dans cet enfer, ils avaient appris à se serrer les coudes, à partager ce qu'ils avaient, aussi minime soit-il. Un par un, ils lui donnèrent leurs couvertures, essayant de le réchauffer, de l'aider à lutter contre cette fièvre qui semblait brûler de plus en plus fort.
Dante tendit sa propre couverture à Peter, ses yeux fixés sur le garçon malade. Il pouvait sentir la peur monter parmi les enfants, une peur sourde et instinctive. Chacun d'eux savait que les symptômes de Peter n'étaient pas bons, qu'ils ressemblaient à ceux qu'ils avaient vus chez d'autres enfants avant... avant qu'ils ne disparaissent.
— Tiens bon, Peter, murmura Dante en essayant de garder sa voix calme, réconfortante. Ça va passer... reste avec nous...
Peter hocha faiblement la tête, mais ses yeux semblaient déjà ailleurs, perdus quelque part dans les profondeurs de sa fièvre. Dante sentit une angoisse grandir dans sa poitrine. Il se demanda s'il devait appeler les gardiens, mais il savait que cela ne ferait probablement qu'empirer les choses.
Les enfants se regroupèrent autour de Peter, le couvrant de toutes les couvertures qu'ils avaient, formant une sorte de barrière humaine contre le froid, contre la douleur, contre l'angoisse qui rongeait chacun d'eux. Une solidarité silencieuse les unissait, un espoir ténu qu'ils pourraient peut-être, juste peut-être, sauver leur camarade.
Dante resta éveillé, écoutant la respiration haletante de Peter, les murmures des autres, le bruissement des couvertures. Il se demanda combien de temps encore ils pourraient continuer à se battre contre cette nuit interminable, contre cet enfer qui semblait vouloir les dévorer un par un.
Le lendemain matin, lorsque Dante ouvrit les yeux, il sentit immédiatement que quelque chose n'allait pas. Peter ne bougeait pas dans son lit. Sa respiration s'était arrêtée pendant la nuit. Les autres enfants autour de lui le fixaient, terrifiés, sans savoir quoi faire. Eureka entra dans le dortoir, comme d'habitude, pour l'inspection matinale, mais son regard s'arrêta sur Peter, immobile.
Il s'approcha et secoua le garçon d'une main ferme. Aucun mouvement. Il posa sa main sur le front de Peter, puis sur sa gorge, cherchant un pouls.
— Infirmerie, dit-il d'une voix tendue en se tournant vers Bêta, un autre garde. Et préviens les docs.
![](https://img.wattpad.com/cover/376527230-288-k203397.jpg)
VOUS LISEZ
Les Oubliés
FanficDante n'aurait jamais imaginé que faute de lettre pour Poudlard, il finirait dans un... Orphelinat bien particulier pour ces enfants que le monde magique préfère oublier. Là, entre les mains de deux Docteurs, Mr X et Mr Z, gardé par des hommes masq...