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La lumière de la petite ampoule vacilla une dernière fois avant de s'éteindre complètement, plongeant la cellule dans une obscurité totale. Dante, enroulé dans la camisole qui entravait ses mouvements, sentit la froideur du sol contre sa peau, sa respiration encore haletante et rapide. Le silence qui suivit l'extinction des lumières était oppressant, presque palpable, un poids invisible qui semblait l'écraser un peu plus.

Il ferma les yeux, essayant de contrôler sa peur, de retrouver un semblant de calme. Mais ses efforts furent interrompus par le grincement soudain et perçant de la serrure de la porte qui se déverrouillait. Dante ouvrit les yeux, son cœur battant plus fort, une sueur froide coulant le long de sa nuque.

La porte s'ouvrit brusquement, et la silhouette massive d'Alpha apparut dans l'encadrement. Il se tenait là, sa baguette levée, projetant une lumière faible qui ne faisait qu'accentuer les ombres sur son masque. Ses yeux brillaient d'une lueur étrange, mêlant cruauté et une sorte de satisfaction tordue.

— Allez, p'tit prince... murmura Alpha, sa voix traînante emplie de menace. On va voir si un Rookwood peut être une mignonne...

Dante sentit son corps se tendre instinctivement, le souffle court. Il essaya de reculer, de s'éloigner, mais la camisole et les murs de la cellule l'en empêchaient. Alpha avança lentement, ses pas résonnant dans la petite pièce, et une vague de terreur monta en lui, pressante, inéluctable.

Il chercha des yeux une issue, une échappatoire, mais il n'y avait rien, juste l'ombre imposante d'Alpha qui se rapprochait, son ricanement bas et cruel résonnant dans l'espace étroit.

— Je t'avais dit qu'on allait faire connaissance très vite, toi et moi, murmura Alpha d'un ton amusé, son sourire invisible sous le masque mais audible dans sa voix.

Alpha leva sa baguette, et Dante sentit une nouvelle vague de panique le traverser, son esprit cherchant désespérément un moyen de s'enfuir, de se défendre... mais il savait qu'il était pris au piège, seul dans le noir avec cet homme dont l'intention ne faisait aucun doute.

L'obscurité dans la cellule semblait s'épaissir, comme si les ténèbres elles-mêmes s'étaient rassemblées autour de Dante, capturant chaque souffle, chaque pensée. Alpha s'approcha de lui, et Dante sentit la froideur de son souffle à travers le masque, une sensation qui fit courir un frisson glacé le long de sa colonne vertébrale.

Les mots d'Alpha flottaient encore dans l'air, menaçants et pernicieux, résonnant contre les murs de la cellule. Dante voulut crier, mais sa gorge se noua, incapable de produire autre chose qu'un faible gémissement. Il savait que le pire était à venir, qu'aucun appel à l'aide ne serait entendu dans cet endroit maudit.

— Promis... je ne casse pas mes jouets, chuchota le garde. Je prends soin d'eux. À la fin... ils m'aiment tous. Allez, Rookwood... sois un gentil petit garçon... Je vais bien m'occuper de toi. Tu verras.

La lumière vacillante de la baguette d'Alpha tremblota, jetant des ombres tordues et changeantes sur les murs capitonnés. Le temps sembla ralentir, chaque seconde devenant une éternité douloureuse. Dante ferma les yeux, serrant les poings à l'intérieur de sa camisole, essayant de se protéger mentalement de ce qu'il ne pouvait empêcher.

Puis, tout se brouilla dans un tourbillon de sons étouffés, de bruits qui semblaient venir de loin. Les pensées de Dante se firent confuses, embrouillées par la peur, la douleur, l'humiliation. Les minutes s'étirèrent comme des heures, les battements de son cœur résonnant dans ses oreilles comme des tambours de guerre.

Et puis, ce fut le silence. Un silence lourd et épais, qui pesait sur ses épaules comme une chape de plomb.

La porte de la cellule claqua de nouveau, laissant retomber l'obscurité totale sur Dante. Il resta immobile, recroquevillé contre le mur, son corps meurtri, son esprit flottant quelque part entre conscience et inconscience. Il savait que tout avait changé. Ce qu'il venait de vivre le marquerait à jamais, comme une cicatrice brûlante au plus profond de son être.

Les OubliésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant