XXIII. 𝙰𝚗𝚊𝚕𝚢𝚜𝚎 𝚍𝚎𝚛 𝙿𝚑𝚘𝚋𝚒𝚎 𝚎𝚒𝚗𝚎𝚜 𝚏Ì𝚗𝚏𝚓À𝚑𝚛𝚒𝚐𝚎𝚗 𝙺𝚗𝚊𝚋𝚎𝚗

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XXIII.




Mes très chers collègues,

Si d'aventure vous lisez ces lignes, c'est probablement que je suis bel et bien mort. Cet état de fait m'était connu depuis assez longtemps déjà pour me donner l'occasion de préparer mes arrières ; vous trouverez dans ce carnet, de fait, l'intégralité des détails qui vous seront utile pour clarifier quelque peu cette situation.

Je me doute que mon état actuel ne me permettra pas de protester quant à ce que vous compterez faire des informations du présent carnet, ni en particulier de l'annonce que mon collègue Quincey Harker — j'ai toujours eu une affection toute particulière pour les noms de naissance de ceux qui prennent un soin remarquable à les changer — désirera probablement faire au principal concerné.

Je vous recommanderai simplement, si vous comptez effectivement expliquer certaines choses au garçon à la suite de votre lecture, de vous munir d'un seau en acier d'environ huit litres.

Avec toute mon amitié,


Natanael FREDRIKSSON

 Silas était assis, là, sur cette chaise, avec la sensation d'impuissance viscérale d'un futur jeune père dans la salle d'attente d'une foutue maternité

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Silas était assis, là, sur cette chaise, avec la sensation d'impuissance viscérale d'un futur jeune père dans la salle d'attente d'une foutue maternité. C'était à peu près ce qui était en train de se passer ; il savait pertinemment qu'Hawthorne s'était enfermé dans son bureau avec le carnet. Silas n'avait pas la sensation de pouvoir l'appeler autrement, maintenant. Le fait était qu'il se rongeait les sangs et qu'il ne savait même pas pourquoi.

Le prêtre exorciste passa une main nerveuse dans ses courts cheveux noirs, comme pour se raccrocher aux secondes qui allaient maintenant trop vite pour lui. Le couloir traçait comme un boyau qui sentait fort la poussière, barré en son milieu d'une bande de tapisserie murale couleur de vieux velours. Il ne venait pas souvent ici ; c'était une coursive du 5, rue Champeau qui se trouvait trop loin de sa propre chambre pour qu'il y mette les pieds. Il ignorait s'il s'agissait simplement du contexte mais la pénombre avait une façon de s'enrouler comme du fond d'une mine qui ne lui plaisait pas du tout.

Silas se voûta. Il aurait aimé être là pour lire le carnet, sentir les traits d'encre sous ses yeux et se souvenir de l'écriture de Fredriksson comme si elle n'était pas gravée à jamais dans sa mémoire depuis si longtemps déjà.

Il avait la sensation d'une intervention chirurgicale sur un être cher.

Tic, tac, tic, tac.

...Et il détestait le son de pendule qui ne les quittait jamais dans cette foutue maison.

Et il détestait le son de pendule qui ne les quittait jamais dans cette foutue maison

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LE DÉPARTEMENT DES DOSSIERS SURNATURELS - 5, rue ChampeauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant