10 - planètes errantes

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Certaines planètes vivent éloignées de toutes les étoiles si bien qu'elles sont en permanence plongées dans l'obscurité la plus totale.

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note sur l'abréviation : (b/c) est une boisson chaude !

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Quand le réveil sonna ce matin, il me chercha loin dans mon sommeil, m'arrachant d'un doux rêve. J'abattis ma main sur la cloche et m'assis dans mon lit, tentant de chasser la brume obscurcissant mes pensées.

Déjà lundi, et encore une longue semaine à venir. Avec les vacances de Noël à venir, beaucoup de profs tentaient de boucler la moitié de leur programme même si cela voulait dire surcharger les élèves de travail et ce dans chaque matière.

La veille, j'avais dû passer la journée à travailler en faisant de mon mieux pour entrecouper mes périodes de travail par des pauses pour prendre l'air ou juste pour manger. Au final, j'avais cédé aux cours ma matinée et la moitié de mon après-midi avant de devoir aller faire des courses. Puis avant que je n'aie le temps de me lancer dans quelque chose de plaisant, je me couchai déjà.

Maintenant, mon train-train quotidien recommençait et je devais me dépêcher de me préparer pour ne pas rater mon bus.

Comme à mon habitude, mon sac m'attendait devant la porte de ma chambre et mon uniforme traînait sur une chaise non loin. Je l'enfilai en veillant à nouer parfaitement le nœud autour de mon cou. Une fois mes volets ouverts, je passai la tête dehors et me remerciai d'avoir lavé ma veste.

Dans mon coup de vent, la salle de bain se retrouva sans dessus-dessous après mon passage. Méthodiquement, je me lavais le visage, je brossais mes dents et tartinais un peu de crème sur mon visage.

Bonjour (?) !! Bien dormi ?

Accoudée au plan de travail, ma mère me regardait en haut des escaliers, une tasse fumante entre les mains.

Encore enfermée dans mon mutisme matinal, je hochai la tête. Quand je posai le pied dans la cuisine elle me tendit une tasse de (b/c) que je pris volontiers. Tout en sirotant le liquide chaud, je sortis de quoi manger histoire de me combler le ventre jusqu'à ce midi.

Oublie pas ton bento dans le frigo, me fit remarquer ma mère.

Je levai un pouce, la bouche pleine et fourrai la boîte dans mon sac. Un regard vers l'heure me fis avaler de travers et c'est en toussant que je mis mes chaussures.

À ce soir ! je lançai depuis l'entrée.

Oui, ce soir c'est poisson grillé !

Je fermai la porte sur ces mots, anticipant déjà la fin de la journée. Dans la rue en bas de chez moi je croisai les mêmes personnes, aux mêmes endroits, arborant tous la même expression dépitée que moi. À l'arrêt de bus quelques dizaines de mètres plus bas, des personnes de mon lycée discutaient déjà, de grands sourires sur leurs visages.

Je me contentai de m'asseoir dans un coin, enfonçant mes écouteurs dans mes oreilles puis lançant des chansons au hasard. La musique rendait le trajet moins silencieux et surtout moins solitaire ; avec les notes dans mes oreilles je n'avais pas la place de penser aux restes des personnes et surtout je ne les entendais pas.

(?) ?

Je levai la tête et tombai nez-à-nez avec une grande rousse me dévisageant de ses grandes prunelles bleues.

𝐇𝐈𝐆𝐇 𝐀𝐂𝐇𝐈𝐄𝐕𝐄𝐑𝐒 | 𝘵. 𝘰𝘪𝘬𝘢𝘸𝘢 𝘹 𝘳𝘦𝘢𝘥𝘦𝘳Où les histoires vivent. Découvrez maintenant