15 - voie lactée

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La Voie Lactée abrite des milliards de monde, des paradis et des enfers.

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Encore une semaine, et surtout encore un mardi. Fidèle à mes habitudes, j'étais assise à côté de la fenêtre alors que je regardais d'un air absent les passants arpenter les rues en face essayant tant bien que mal d'éviter les gouttes qui s'écrasaient immanquablement sur eux. Soudain un coude se logea entre mes côtes et je sursautai.

Fidèle à ses habitudes, Lilith était en train de bailler, la bouche grande ouverte alors qu'elle me tendait mon téléphone.

Je sais pas ce que tu veux que je te dise... Pour moi c'est juste quelqu'un de sympa qui te dit que tout va bien dans le meilleur des mondes, elle me fourra le téléphone dans les mains et je la regardai incrédule.

Tu viens de passer les dix dernières minutes à regarder quatre mots et c'est cette conclusion que t'en fais ? Plus mystérieux tu meurs...

Elle haussa les épaules, désabusée ; comment j'avais cru une seule seconde qu'elle m'aiderait à ordonner mes pensées ? De ce que je savais de l'anglaise, elle n'avait été dans une quelconque relation ambigüe avec quelqu'un surtout qu'à l'écouter elle n'y trouvait aucun charme.

Jamais je ne l'avais entendue parler d'une personne avec des étoiles dans les yeux ou avec un émotion différente que le masque d'ennui qu'elle portait chaque jour. Peut-être, une fois m'avait-elle parlé d'une fille, là-bas en Angleterre mais sans grande animosité.

Je suis sûre que tu t'attendais à ce que je te dise qu'il est éperdument amoureux de toi, mais ces mots ne sortiront pas de ma bouche, elle se moqua.

Je restai murée dans un silence qu'elle interpréta à sa propre manière ce qui me valut donc un regard lourd de sous entendus. Même après avoir passé les derniers jours à réfléchir, je n'avais pas encore réussi à ordonner la quantité de sentiments qui me faisaient tourner en boucle. Aucune relation dans mon passé ne pouvait m'aider à faire une maigre comparaison et la seule amie que j'avais me donnait des réponses évasives.

Et puis, elle ajouta. C'est toi qui le connais ton Hiroto, pas moi.

Oui mais je sais pas tu pourrais faire un effort de compréhension, je râlai en lisant le message pour la énième fois.

Lilith ne se laissa pas déranger plus que ça ; elle sortit son repas de son sac, le posant en plein de milieu de mon bureau pour me faire passer le message. À contrecoeur, des baguettes remplacèrent le téléphone dans ma main alors que ce dernier gisait au fond de mon sac.

Mon ventre faisait du bruit depuis au moins deux heures et cette fois rien ne pouvait repousser l'envie de manger. Omelette, riz sauté et haricots : de quoi me remplir l'estomac jusqu'à ce soir.

Et puis, Lilith sembla continuer une pensée à voix haute, je sais même pas à quoi il ressemble... T'aurais pas une petite photo de lui ?

Une photo... J'en avais une seule, datant du premier jour où nous avions parlé de tout et de rien, il y a maintenant une semaine. Elle devait être encore quelque part dans ma galerie à condition que je remonte les quelques photos du ciel que j'avais prise cette semaine. Et celle du chat du voisin. 

Enfin, la photo apparut en grand sur l'écran : Oikawa tirait toujours la langue alors qu'Iwaizumi lui lançait un regard noir. Tournant le téléphone vers Lilith, je la laissai plisser les yeux, le visage tellement près de l'écran qu'elle aurait pu appuyer dessus avec son nez.

𝐇𝐈𝐆𝐇 𝐀𝐂𝐇𝐈𝐄𝐕𝐄𝐑𝐒 | 𝘵. 𝘰𝘪𝘬𝘢𝘸𝘢 𝘹 𝘳𝘦𝘢𝘥𝘦𝘳Où les histoires vivent. Découvrez maintenant