𝐇𝐈𝐆𝐇 𝐀𝐂𝐇𝐈𝐄𝐕𝐄𝐑𝐒 | 𝘵. 𝘰𝘪𝘬𝘢𝘸𝘢 𝘹 𝘳𝘦𝘢𝘥𝘦𝘳

3 - aurores boréales

Les plus belles aurores boréales résultent des pires éruptions solaires.

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La session dura environ un heure et elle fut majoritairement remplie par les explications de Mary, essayant de toutes ses forces de nous faire avoir un réaction constructive. La brune était en réalité une femme très accueillante et un éclat de gentillesse pur brillait en toutes circonstances derrières les verres de ses lunettes.

Je n'avais reçu aucun autre regard en coin de la part d'Ito qui semblait s'être ennuyé au plus haut point. A la fin de son énième tirade, Mary se leva en délaissant son presse-papiers sur la chaise et joignit les mains derrière son dos.

— Merci à tous pour aujourd'hui ! J'espère vous voir dans la semaine prochaine et dans celles à suivre !

La pièce se vida en moins de temps qu'il n'en fallu pour le dire ; certaines personnes saluèrent Mary sur le chemin tandis que je n'eus même pas le temps de voir les autres partir.

Je pris mon temps pour remettre ma veste et contemplai le sol : les rayons à peu près chauds de plus tôt avaient décliné et il ne restait plus que des relents de lumière comme des spectres sur le carrelage. Alors que je franchissais la porte, je me retournai une dernière fois pour agiter la main vers Mary qui me sourit en retour.

Je sortis sans bruit du bâtiment et m'engageais dans une allée bordée de bancs dans l'espoir que ma mère allait arriver. En marchant, je déverrouillais mon téléphone et tapai un court message à son adresse, lui disant que j'étais sortie et que je l'attendais.

J'allais mettre mon téléphone dans ma poche quand quelqu'un me bouscula. Surprise, mon téléphone s'écrasa au sol et je le ramassai précipitamment avant de poursuivre celui qui m'avait poussée. A quelques mètres devant moi, Ito s'éloignait déjà à grandes enjambées, apparemment pressé de partir. J'accélérai le pas et marchai jusqu'à son niveau.

Je m'éclaircis la gorge, Tu m'as poussé...?

— Ouais je dois y aller, il me lança sans même me regarder.

— Mon dieu, tu pourrais t'excuser? T'es pas une célébrité non plus... j'attaquai en me maintenant à son niveau

Quand mes mots sortirent de ma bouche, Ito s'arrêta si brusquement que je chancelai et me tournai vers lui. Ses sourcils étaient froncés comme si je venais de dire une atrocité.

— Tu rigoles ?

— Comment ça ?- bien sûr que je rigole, je ris un peu nerveusement, prise au dépourvu ; j'étais ironique...? Je sais que t'es pas une céleb-

— O-h...h. Bien sûr, ironie, le brun me coupa.

La conversation était devenue étrange d'un seul coup et il me semblait que j'avais raté quelque chose d'énorme. Je me sentis de plus en plus mal à l'aise et je penchai la tête, lui faisant comprendre que je ne suivais plus. Il me fixa encore dans les yeux pendant de longs instants avant que je ne détourne le regard. Sa bouche était tordue dans un mélange de doute et de surprise, comme s'il cherchait à lire entre les lignes de mes paroles.

— Je pourrais savoir ce qu'il se passe exactement ? je demandai pour briser le silence.

— Hmm..

— Tu sais quoi ? je soupirai. A plus.

Je fis volte face et marchai enfin vers le banc que j'avais remarqué plus tôt mais Ito attrapa mon poignet fermement et me tira à travers l'allée.