11 - constellations

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Dans la mythologie, les constellations sont des mémoires figées à jamais sur la voûte céleste.

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Et du coup, je pars l'année prochaine. Adieu, Japon et retour à la maison, soupira Lilith.

C'est à peine si je lui accordais un regard, les yeux encore rivés sur les pixels de mon téléphone. Comme pour me narguer, les mots "remis il y a 4 heures" se trouvaient toujours au-dessous du message.

Pendant toute la matinée, j'avais épié ma conversation avec Oikawa, me sentant de plus en plus ridicule à chaque fois que je relisais mes mots :

hello hello - tout bien depuis samedi ?

"Et puis quoi d'autre...", je me maudis mentalement. "C'est quelle manière de dire bonjour encore ?!"

Je tentai de me changer les idées et laissai tomber le téléphone ouvrant enfin ma boîte à bento. Du poulet pané, riz, omelette et des crudités ; au moins, j'allais bien me nourrir...

Emmurée dans mon silence, je regardai Lilith et son déjeuner. En laissant mon regard glisser jusqu'à son repas j'écarquillai les yeux scandalisée :

Lilith fais pas ça avec tes baguettes, je m'écriai en les retirant du riz. Il faut jamais planter ses baguettes dans du riz, tu sais bien...

Oui oui maman, elle bougonna. Tu t'en rends compte que maintenant par contre ; comme tu viens de passer les dix dernières minutes sur ton téléphone.

Sur le ton des reproches, la rousse me lança un regard dédaigneux tout en gobant la moitié de son riz.

J'attends une réponse j'ai pas le choix, je me défendis.

Ohhh vraiment ? elle semblait de suite plus intéressée. Une réponse de qui ? oh je sais : de ton amoureux secret ?

Je secouai la tête, cherchant les bons mots pour une bonne explication.

C'est un ami à moi que je vois pas très souvent. Le weekend dernier il m'a donné son numéro et j'attends une réponse à son message.

Aussi simple que mon explication put paraître, je sentis ma gêne croître sans que je puisse l'arrêter.

Je vois... et comment il s'appelle ton prince charmant ?

Je fis fi du surnom et répondis du tac au tac :

Ito. Hiroto Ito.

Mhm... pas mal, elle finit par dire avant de replonger dans son repas.

Je n'osai plus dire un mot et me mis à manger aussi, savourant le goût de chaque bouchée.

Le reste du repas fut aussi silencieux que mon portable dans ma poche ; les seuls bruits troublants notre calme étant ceux des autres dans la cour. Plusieurs fois, je tentais de relancer une conversation mais les mots mourraient sur mes lèvres, avant même d'avoir eu le temps de les prononcer.

Néanmoins, la cloche retentit toujours trop tôt à mon goût et avant que je n'ai le temps de me reposer, il était déjà l'heure de retourner en cours. Au programme de l'après-midi : contrôle de japonais sur les deux heures... Rien ne m'enchantait plus que de voir M. Adashi juste après manger.

𝐇𝐈𝐆𝐇 𝐀𝐂𝐇𝐈𝐄𝐕𝐄𝐑𝐒 | 𝘵. 𝘰𝘪𝘬𝘢𝘸𝘢 𝘹 𝘳𝘦𝘢𝘥𝘦𝘳Où les histoires vivent. Découvrez maintenant