Moi + Toi + Elle : Livre 1 - Calcul des Possibilités

Chapitre 1

Nickole

Bia me disait toujours : Nicky, tu peux ne pas croire au destin, mais moi j'y crois. Quand quelque chose est censé arriver, ça arrive, point. Même si j'étais sceptique, à chaque fois qu'elle disait ça, j'avais tendance à la croire.

Je venais de perdre un patient, et tout ce que je voulais à ce moment-là, c'était une mousse aux fruit de la pacion avec une couche de chocolat pour me changer les idées. C'était ma solution magique pour mes frustrations, mes peines et, souvent, même mes moments de joie. Mais le destin en avait décidé autrement. En entrant dans le café et en demandant mon précieux remède, la réponse a été un non catégorique.

– Désolée, Docteur, mais c'était la dernière.

J'ai lancé mon regard de pitié à la vendeuse, qui me connaissait bien avec mes visites fréquentes, et j'ai regretté de ne pas avoir appelé plus tôt pour réserver, comme ma secrétaire me l'avait suggéré.

– Tu peux vraiment pas faire un truc ? J'ai passé une journée horrible, j'ai trop besoin de ce dessert.

La vendeuse m'a regardée avec un air compatissant et a tendu la main avec la mousse déjà emballée. Yes, victoire ! Mais juste au moment où j'allais la prendre, quelqu'un l'a attrapée avant moi.

Je me suis retournée et je me suis retrouvée face à la poitrine d'un mec beaucoup plus grand que moi, genre 1m90. Moi avec mon petit 1m61 (et mes 6 cm de talons), j'ai levé les yeux et j'ai croisé un sourire.

– C'est si important que ça pour toi, ce dessert ?

Impossible de répondre, ma voix était bloquée. Sa voix à lui, par contre, elle était calme, grave et tellement rassurante. Juste cette phrase, et je sentais mon corps s'embraser. Incapable de parler, j'ai juste hoché la tête.

– Dommage, c'est mon préféré.

Je m'apprêtais à protester, pensant qu'il me faisait marcher, quand il m'a tendu l'emballage, a remercié la vendeuse et s'est dirigé vers la sortie.

– ATTENDS !

Dans ma tête, c'était censé être pour attirer son attention, mais en vrai j'ai carrément crié. Du coup, tout le café s'est tourné vers moi, y compris le gars qui venait de me laisser la mousse et qui revenait maintenant vers moi.

– Ça va ?

– Désolée, j'ai parlé plus fort que prévu.

– T'inquiète. T'es sûre que ça va ?

– Oui, oui. Pourquoi t'as laissé la mousse ?

Le grand mec a souri et s'est un peu rapproché. J'ai senti son parfum et là, mon corps a encore chauffé.

– Parce que j'en avais envie. J'ai entendu que t'avais passé une mauvaise journée et j'me suis dit que ça ferait du bien de te l'offrir, c'est tout.

Je devais être rouge de honte après avoir crié comme ça, mais mon cœur battait si fort juste parce qu'il me regardait dans les yeux et me parlait comme si de rien n'était, même après la scène que je venais de faire.

– Je peux y aller ?

Il avait vraiment l'air de se soucier de moi. Un mec plus lourd aurait peut-être tenté de profiter de la situation pour se rapprocher avec des intentions douteuses, mais lui, non. Ou peut-être que je n'étais juste pas son style.

– Tu veux qu'on partage ?

Franchement, si j'étais branchée à un moniteur cardiaque à ce moment-là, la personne qui le surveillait aurait paniqué. Mon cœur battait la chamade quand j'ai vu son sourire, qui m'a tellement fait craquer que j'ai pas pu m'empêcher de sourire aussi.