Moi + Toi + Elle : Livre 1 - Calcul des Possibilités

Chapitre 5

Nickole

Mon téléphone professionnel a sonné, et la plupart du temps quand il sonnait au milieu de la nuit, c'était un problème, mais en voyant le nom de Bia sur l'identification, je me suis détendue.

— Qu'est-ce qui se passe ? Tu as tellement bu que tu ne sais plus où tu as mis tes clés ?

— Salut, Nickole.

— Théo ?

— Lui-même.

— Pourquoi tu m'appelles de ce numéro ?

— C'est une longue histoire, mais d'abord, j'ai besoin que tu descendes pour m'aider avec ton amie.

— J'arrive tout de suite, mais est-ce qu'elle va bien ?

— Oui, je crois qu'elle a juste un peu trop bu. Rien de grave.

J'ai mis un short et je suis sortie de l'appartement, mon inquiétude augmentant avec l'incertitude de la situation.

Théo appelait du téléphone de Bia, qui était avec lui, mais elle ne pouvait pas parler. Je comprends qu'elle ait trop bu, mais comment se connaissent-ils ?

La résidence où nous habitions était composée de deux immeubles, et nous vivions dans celui le plus proche de l'entrée. Dès que je suis sortie, j'ai vu Théo soutenir Bia, apparemment inconsciente. J'ai accéléré le pas, presque en courant en la voyant dans cet état.

— Qu'est-ce qui s'est passé ? Bia, est-ce que tu vas bien ?

— Elle va bien, elle dort juste. Je t'ai appelée parce que j'avais besoin de ton aide pour rentrer.

— Tu peux la porter ?

— Aucun problème.

Théo a pris Bia dans ses bras et nous nous sommes dirigés vers l'immeuble. Le gardien nous a accompagnés jusqu'à l'ascenseur. J'étais gênée d'être habillée ainsi. Aujourd'hui même, j'avais pleuré parce que Théo m'avait posé un lapin, et maintenant, nous étions dans le même ascenseur.

Je ne savais pas quoi dire. La chemise de Théo était tachée de quelque chose, probablement de vomi, et l'odeur avait envahi l'ascenseur. C'était sûrement l'œuvre de Bia.

Qu'est-ce qu'elle a encore fait, cette folle ?

— Nickole !

Sa voix grave m'a donné des frissons. Quand je l'ai regardé, Théo me fixait avec un air inquiet.

— Je n'ai pas pu te voir hier parce que j'étais coincé dans plusieurs réunions.

— Ce n'est pas grave.

— Si, Nickole, ce n'est pas rien. Bia m'a dit que je t'avais fait pleurer, et ce n'était pas mon intention. Je tiens à m'excuser. Sache que j'étais très contrarié de ne pas avoir pu te voir.

J'ai souri maladroitement, mais j'ai senti que Théo était sincère.

— Tes réunions se sont bien passées ?

— Ils m'ont engagé pour écrire le scénario de trois épisodes d'une série.

Le sourire qu'il m'a adressé était si authentique que toute la rancœur que je ressentais s'est envolée immédiatement. En entendant son explication, j'étais heureuse pour lui et soulagée de ne pas avoir été laissée à attendre sans raison.

— Trois pas vers ton rêve ?

— Exactement.

Nous avons échangé un sourire, et je pouvais ressentir le bonheur qu'il dégageait.