L'album photo

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      Claudia conduit très bien. Elle respecte toutes les limitations de vitesses et aucun radar ne nous flashe. Je jette de temps en temps des coups d'œil dans le rétro pour apercevoir Mattia en moto. Il est bien là. Plus beau que jamais. Son casque noir et sa belle moto lui donnent un air mystérieux qui le rendent encore plus sexy que d'accoutumée. Je me demande quelle marque est sa moto ? Je lui demanderait. Dans le rétro interne, je vois Cynthia qui s'est endormie.

      Elle en a de la chance. Malgré le calme dans l'habitacle, je n'arrive pas à trouver le sommeil.

— Tu peux faire comme elle si tu le veux.

Claudia me sort de mes pensées.

— Je n'y arriverai pas, répondé-je simplement en regardant le décor que l'autoroute m'offre par la fenêtre.

— Tu n'as pas bien dormi cette nuit ?

      Pourquoi elle me pose cette question ? Est-ce que ça la regarde, déjà ? Je n'aime pas qu'on s'intéresse à ma vie privée !

— Si.

Je n'ai aucune envie de lui parler de ce qu'il s'est passé.

— Tu l'aimes, n'est-ce pas ?

      Je me tourne vivement vers elle. Alors là, je tombe des nues. Comment ose-t-elle me demander ça alors que c'est de son mec qu'elle me parle ? Elle tourne son visage vers moi en souriant avant de regarder la route.

— Ma question est simple, pourtant. Je te demande si tu es amoureuse de Mattia.

— Pourquoi vouloir savoir ça ?

— Parce que je reconnais une femme amoureuse quand j'en vois une.

      Elle me regarde et sourit encore. Pourquoi sourit-elle sur le fait qu'une autre fille aime son homme ? Ce n'est pas logique !

— Et ça ne vous fait rien ?

— Moi ? Pas du tout. Tu n'es pas la première qui tombe amoureuse de lui.

— Oui, je n'en doute pas. Mais vous n'êtes pas sa...

— Sa copine ? Dit-elle en se mettant à rire. Oh la ! Bien sûr que non ! J'étais la meilleure amie de sa mère.

— Sa mère est morte ? Demandé-je sans même réfléchir.

Elle prend un air grave et mélancolique.

— Oui... Il y a longtemps. Mattia était enfant... Je n'ai pas le temps de tout te raconter, car je conduis, mais une fois là-bas, je te montrerai les photos de famille.

— Je veux bien. Merci, dis-je en lui souriant en retour.

      Je me sens soulagée. Cette femme n'est pas son amante, mais l'amie de sa mère. Il doit la considérer un peu comme une deuxième maman. C'est pour ça qu'il l'aime autant. Je trouve cette situation touchante et j'imagine la douleur de perdre sa maman jeune... J'ai de la chance que la mienne soit encore en vie...

— Nous sommes bientôt arrivés ? Demandé-je, car la route est longue...

— Pas du tout. Tu as le temps de faire une belle sieste.

      Je décide de faire ce qu'elle me dit. Je ferme les yeux et imite ma meilleure amie. Une bonne sieste ne peut pas me faire de mal.

                                                                            ∞ ∞ ∞

Mon empireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant