Mon empire

Balle perdue

      Tout est noir, je ne vois rien... Je m'avance dans l'obscurité. De la lumière jaillit de quelque part. Je ne sais pas pourquoi mais cette lumière me semble familière. Elle me fait me sentir bien. J'ai besoin d'aller vers elle et de la rejoindre. Je cours le plus vite possible, mais mes jambes n'avancent pas à la vitesse que j'aimerais.Je tente d'accélérer. Je parviens enfin à la lumière.

       Mattia est là, assis contre le rebord du lit, la tête dans ses mains. Comme s'il souffrait le martyr. Que lui arrive-t-il ? Je m'approche de lui. Il disparaît dans un nuage de fumée.  Je me sens mal. La peur me prend le ventre. J'entends un énorme cri derrière moi. Je me retourne. Claudia hurle puis tombe au sol. Je me jette sur elle et tente de la réveiller, mais des cloches sonnent hyper fort dans l'air. Je n'entends plus rien. Je veux partir d'ici !

Où suis-je ? Aidez-moi !

Je hurle de toutes mes forces.

      Je me réveille en sursaut sur un lit qui n'est pas le mien, dans une chambre qui n'est pas la mienne. Des bruits de machines. Une seule fenêtre fermée. Le silence !Je suis prise de panique. Des gouttes de sueur tombent le long de mon visage. Que s'est-il passé ?  Je tente de me lever.

— Vous ne devriez pas vous lever maintenant.

Je tourne mon visage vers la voix. C'est une Infirmière.                    

— Où suis-je ?

— Vous êtes à l'hôpital. Tout va bien. Allongez-vous.

      Elle me pousse doucement vers l'arrière, mais je n'ai aucune envie de dormir. Je m'accroche à ses épaules.        
                           

— Claudia ! Comment va-t-elle ?

— Elle est sauvée. Ne vous en fait pas. Elle se repose.

— Je veux la voir !

      Sans lui laisser le temps de me dire quoi que ce soit, je me lève du lit et sort de la chambre.

       Je me retrouve dans un couloir de couleur vert pomme. Les odeurs de médicaments et de désinfectants me donnent la nausée. Je me penche en avant et tente de retenir un renvoi acide. L'infirmière revient vers moi.

— Dîtes-moi où elle est, s'il vous plaît...

— Je vais vous y conduire. Suivez-moi. Ne faites pas de bruit.

      Je la suis à travers ce grand couloir rempli de chambres de personnes malades ou blessées.

Faites que Claudia aille bien...                            

— C'est ici. Ne restez pas longtemps.

Sur ces mots, elle part et me laisse seule devant la porte.

      Par la vitre, je peux la voir. Elle est endormie dans son lit. Des machines sont branchées autour d'elle. Seul le « bip » de l'électrocardiogramme se fait entendre. Tout est silencieux. Je suis rassurée qu'elle aille bien.

— Comme vous pouvez le voir, elle est saine et sauve, grâce à vous.

Je tourne mon visage et rencontre le regard sombre d'un médecin.

— Non, je n'ai rien fait...

— Les massages cardiaques que vous avez prodigués l'ont sauvée, que vous le croyez ou non.

      Je lui souris pour le remercier. Il me sourit en retour. Je me demande bien comment tout cela a-t-il pu arriver. Ma pauvre Lady... Elle a dû avoir bien peur que sa maman saute sur une personne et tente de la réanimer.  En parlant d'elle, où est ma Lady ? Quand je me suis évanouie, j'étais dans la chambre de Mattia et ma chienne était là, puis à mon réveil, elle n'est plus là !