La gifle

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      Mes doigts tremblent. Je n'arrive pas à enfoncer les clés dans la serrure. Sa présence à côté de moi, me trouble ! Je réessaie et enfin j'entends le bruit qui me dit que j'ai réussi à ouvrir ma porte. Je tremble de partout. Nous montons les escaliers et j'ouvre ma porte d'entrée. J'allume la lumière. Je me sens honteuse de l'inviter dans mon appartement.

      Cela ne fait pas longtemps que je suis installée et il y a le strict minimum : un lit double, une cuisine aménagée, un canapé, une table basse, une table à manger, deux chaises, un frigo et un placard pour mes provisions. Tout cela en une journée, c'est un record !

— Bienvenue chez moi. C'est petit, mais c'est ma maison, dis-je en ouvrant grand mes bras.

Il entre dans le salon et regarde tout autour de lui.

— C'est vrai que, comparé à la maison que tu as, ça doit te changer, marmonné-je en me triturant les main comme je vois qu'il juge les lieux.

— C'est parfait. Discret, calme, dit-il en me fixant.

— Tant mieux si ça te plaît. Fais comme chez toi.

      Il s'installe sur mon canapé et enlève ses chaussures. Cette vue me donne l'impression que nous vivons ensemble et sommes un couple qui rentre d'une soirée.

— Je me permets. J'ai beaucoup marché aujourd'hui. À la maison, je me déshabille entièrement, mais je vais éviter pour le moment.

      Une vague de chaleur me prend le ventre et le rouge me monte aux joues.

La vie est quand même bien faite. Je n'avais aucune nouvelle de lui et voilà que ce soir, il est dans mon appartement ! Je ne sais pas ce que je dois faire. C'est comme s'il ne m'avait jamais quittée. Il est vrai que nous n'avons jamais été ensemble officiellement, mais officieusement, j'ose dire que si.

— Veux-tu quelque chose à boire ? lui demandé-je en me dirigeant vers mon minibar.

— As-tu du whisky ?

— Oui, répondé-je fièrement en le regardant pour voir sa réaction.

— Alors ce sera un verre de Whisky avec des glaçons, s'il te plaît.

Je prépare sa boisson et me prends un verre de Coca-Cola.

      Je pose le plateau devant lui. Il ne me quitte pas des yeux. Je me sens espionnée. Tellement que je n'ose pas respirer trop fort de peur de paraître pour une gamine impressionnée par un homme comme lui. Je m'installe à côté de lui. Il se redresse. Le canapé grince sous ses mouvements, ce qui me rappelle qu'il n'y a pas un bruit. Que tout est calme. Ça manque de musique. Sans lui demander, je me lève et enclenche mon enceinte Bluetooth pour mettre mes chansons préférées.

— Très bonne idée, je me disais qu'il manquait quelque chose ici, glisse-t-il sans me quitter des yeux.

      Je lui souris et reprends place. J'ai décidé de choisir une musique plutôt douce et sensuelle pour ne pas énerver quiconque et détendre l'atmosphère. Ni lui ni moi ne parlons. Il prend des gorgées de sa boisson et s'allume une cigarette.

— Tu m'as dit de faire comme chez moi et j'aime m'en griller une. Tu as un cendrier ?

Je cherche autour de moi, et lui tends une petite assiette. Il la prend et pose ses cendres dessus.

— Merci pour tout à l'heure, glissé-je sans oser le regarder.

— Pourquoi tu as choisi un flic ?

Sa question me choque. Je ne m'y attendais pas du tout. Je ne sais pas quoi dire...

— Tu passes du bad boy au flic. Tu es maline. Tu t'es dis que comme tu n'as pas réussi à te faire aimer du mauvais, tu vas te faire aimer du gentil.

Mon empireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant