A plus...

2 0 0
                                    






      Cette nuit fut la plus longue de toute ma vie. Je n'ai pas réussi à fermer l'œil... La soirée de la veille me revenait en tête et dès que je posais ma joue contre l'oreiller, j'avais mal. Mattia, lui, je suppose qu'il a dû bien dormir. À l'entendre ronfler, ça annonçait qu'il était dans un sommeil profond. Je regarde la pendule face à moi et vois qu'il est 11 heures.

      Je me demande si Lino va vouloir me tuer quand il va apprendre que je lui ai piqué sa belle voiture pour suivre Mattia. Je soulève ma couette. J'entends toquer fortement à la porte. Sans que je m'y attende, Mattia, qui je pensais dormait encore, passe son bras devant moi et me fait signe de me taire. Je hoche ma tête pour lui faire comprendre que j'ai compris.

      Il se lève doucement du lit. Il est nu. Dos à moi, je peux voir les marques de coups qu'il a reçus. Il prend un peignoir avant de se diriger vers la porte. Je décide de me lever à mon tour et de le suivre. Il se met sur le côté de la porte et regarde au Judas. Il ouvre. Une femme de chambre arrive avec un beau petit déjeuner.

— Bonjour ! Avez-vous bien dormi ? Petit déjeuner offert par la maison ! Vu votre état hier soir, on s'est dit que ça vous ferait du bien.

La femme pose son plateau roulant au milieu de la pièce. Elle s'attarde sur Mattia.

— Vu votre état, Mon pauvre. Je sais ce qu'il vous faut. Reprend-t-elle en se poussant sur le côté.

      Mattia la regarde interrogativement. Une femme sublime arrive dans la chambre. Elle porte une blouse blanche. Qu'est-ce que cela veut dire ?

— Voici Wendy. C'est notre masseuse. Nous avons l'habitude de recevoir des hommes blessés, surtout avec ce club ouvert à côté. C'est cadeau !

      Wendy se dirige vers Mattia et pose ses mains sur ses épaules. J'ai envie de l'attraper par les cheveux et la faire sortir de là !

— Je vais vous détendre. Je sais y faire, minaude-t-elle en lui souriant de toutes ses dents avant de poser ses mains sur son torse.

      Une horrible jalousie me prend le ventre et cette douleur me revient. Mattia ne semble pas comprendre ce qu'il se passe. Il retire doucement les mains de la masseuse.

— C'est très gentil de votre part, mais je vais seulement manger.

      Wendy reste bouche-bée. Vu la beauté du mec, ça ne m'étonne pas qu'elle aurait aimé passer ses mains sur son corps et le toucher de partout. Il en a décidé autrement. Il les invite à sortir et referme la porte avant de prendre un croissant. Le plateau me donne vraiment faim. Il y en a pour tous les goûts. Des fruits, des viennoiseries, du jus d'ananas, même des chocolats et bien évidemment les cafés. Je me jette sur le plateau et commence par manger un gros pain au chocolat.

— Dépêche-toi, nous devons rentrer au plus vite.

Je lui fais signe de tête. Il prend son téléphone et appelle quelqu'un.

— Lino ? C'est Mattia. Je t'expliquerai. Elena est avec moi. Oui, on arrive au plus vite. Non, je ne sais pas où est ta voiture. Ne crie pas. J'ai pris ma moto. Oui, on verra ça plus tard.  Ciao.

     Il raccroche. Je me sens coupable. Quand Mattia va apprendre que c'est moi qui ai prit sa voiture, il va me tuer, c'est sûr... Heureusement que j'ai fait attention sur la route et qu'elle n'a rien.

— Habille-toi, nous partons, maintenant.

      Je me précipite sur mes vêtements et enfile ma belle robe. Une fois prête, nous nous dirigeons vers la réception. Mattia dit quelques mots et nous sortons de l'hôtel. Nous devons retourner près de ce club pour qu'il récupère sa moto et moi la voiture de Lino. Mattia boite encore un peu. Il à l'air d'aller un peu mieux.

Mon empireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant