Le combat

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      J'entends du bruit dans le salon. Je prends mon portable pour voir l'heure. 2 heures du matin. Je le repose et tente de fermer les yeux pour me rendormir. Je n'ai plus envie de rester allongée. Je me lève du lit. Je porte encore la belle robe du Casino. Je pensais vraiment que Mattia ne verrait que moi dans cette tenue... Quelle déception... Je suis personne...

      J'ouvre la porte. Il y a du monde dans le salon. Dans la chambre d'en face, j'entends des ronflements et celle de Claudia est close. Je m'approche doucement du salon. Mattia est debout. Il met de la musique douce. Je reconnais la chanson de Julie LANDON : Cry me a river. Dites-moi qu'elle n'est pas là, je vous en supplie ! Il s'installe sur son canapé avant de boire d'une traite son verre de Whisky.

      Il s'en ressert un avant de le boire une fois de plus. Cette scène me fait penser à son père quand il a perdu sa femme. Est-ce que Giselda l'aurait quittée à cause de moi ?

Je n'espère pas pour lui. S'il l'aime vraiment, il va être brisé et je ne veux pas qu'il se suicide. Je pose doucement ma tête sur le mur et l'observe. Il ferme les yeux tout en enlevant sa belle chemise blanche.

      Les traces de rouge à lèvres sont visibles. Mon ventre me fait mal aussitôt. Je décide de faire demi-tour avant de vomir.

— Je suis désolé...

      Je m'arrête. Il sait que je suis ici ? Je me retourne lentement. Il est toujours assis. Sa tête est entre ses mains. Il semble triste. Il se balance d'avant en arrière comme un enfant.

— Putain, je ne voulais pas ça ! Je lui ai dit, merde !

      Son verre de whisky vole en éclat contre le mur. Les bouts de verre tombent au sol. Je regarde si les autres sont réveillés. Ils dorment à poings fermés. Il se redresse et se gratte les cheveux. Son visage est si beau. J'ai envie de l'embrasser, mais je ne le dois pas. Il est ivre. Très ivre... Je me colle contre le mur comme il se lève de son fauteuil. Il se dirige en titubant vers les bouts de verre.

      Il pousse un cri quand son pied touche un morceau de verre. Il retire le morceau avant de dire un juron. Il clopine jusqu'à son fauteuil et remet ses chaussures. Il n'a pas l'air dans son assiette. Quelque chose le tracasse et, si j'étais lucide, je penserai même que la phrase qu'il a prononcée quelques secondes avant, était pour moi. Ce serait prétentieux de ma part de penser cela.

Il prend son téléphone portable et appelle quelqu'un.

— C'est Mattia. T'as pas quelque chose pour moi ce soir ? J'ai besoin de me défouler. Ouais. T'es le meilleur. J'arrive.

      Il raccroche et se dirige vers moi. Mince, je dois faire demi-tour ! Ou faire genre je vais aux toilettes, oui, c'est bien ça ! Je me dirige vers le salon en me grattant les cheveux, les yeux à moitié ouverts. Il se cogne à moi. Je risque de tomber, mais il me rattrape et me colle à lui. Je suis à quelques centimètres de son torse nu. Je pose mes mains sur ses pectoraux. Mon cœur commence à s'emballer. Il sent fort le whisky et le parfum mélangé.

— Tu ne dors pas ? Questionne-t-il.

— Non, je n'y arrive pas.

— Prends un verre d'alcool. Tu vas dormir.

      Il me pousse doucement sur le côté et se dirige vers le porte manteau. Il met une veste par dessus son torse nu. Il se masse la nuque avant de prendre son casque. Il s'allume une cigarette et tire une bouffée dessus avant de se diriger vers la porte d'entrée. Il va où ?

— Mattia ?

      Il s'arrête sur le pas de la porte. Il se tourne vers moi. Dans son regard, je lis qu'il n'est pas bien.

Mon empireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant