La vengeance

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Déjà une semaine que je suis en couple avec Julien. Ça se passe plutôt bien, même s'il s'énerve pour beaucoup de choses insignifiantes et qu'il est excessif. Une fois, une personne a prit sa place de parking. Il a été jusqu'à la suivre et lui mettre un coup de pression en disant qu'il avait mit son clignotant. La personne s'est excusée et a prit peur quand il lui a montré sa carte de policier.

Je n'aime pas quand il use de son grade. Je trouve que c'est petit et facile. Je ne lui dis pas, j'ai peur d'avoir des problèmes avec lui... Son amour est très grand. Peut-être même un peu trop. J'ai droit à des fleurs et des chocolats chaque fois qu'on se voit. Très cliché, mais d'après lui, c'est du romantisme.

Pour son passé, j'ai posé quelques questions, mais chaque fois, il évite le sujet en me disant qu'elles n'étaient pas faites pour lui et que de toutes façons, il ne faut pas vivre dans le passé. Si un garçon à le malheur de me regarder, il sort de ses gonds et le menace de le frapper. Je tente bien de lui dire que ce comportement n'est pas normal. Il s'en fiche...

Il me parle sans cesse que je dois oublier Mattia et qu'il m'aidera, mais à en parler toujours, je ne l'oublie pas... Mise à part cela. Tout va bien. Pas de Carlo en vue, pas de Mattia. Rien... Le néant total... La routine...

Je pense à tout cela devant mon ordinateur, celui où je prends les réservations de la semaine et place les clients dans les chambres libres.

Je m'ennuie vraiment...

Je fait tournoyer mon stylo entre mes doigts pendant que Nelly s'occupe de commander des fournitures administratives pour nous.

Je m'ennuie...

Le stylo tombe au sol. Je me penche pour le ramasser quand des cris de femme en colère viennent à nos oreilles. En me redressant, je croise le regard de ma collègue. L'une comme l'autre nous ne savons pas ce qu'il se passe. Une femme et un homme descendent rapidement le grand escalier. Ruben lui court après et lui dit ne pas comprendre. C'est une cliente. Je la reconnais. Cela fait plusieurs jours qu'elle est ici.
Elle est très riche.

Ils arrivent à notre hauteur. Elle pose violemment sa main sur notre comptoir. Son regard nous jette des éclairs.

— C'est l'une de vous ! N'est-ce pas ! hurle-t-elle de rage.

— De quoi parlez-vous ? questionne Nelly.

— Ne faites pas l'innocente ! Mes bijoux ont été volés et c'est l'une de vous ! Je vous ai vu lorgner ma parure !

Elle doit parler de son collier ras du coup fait de diamants et sa bague assortie. Je ne lui ai pas pris et je ne pense pas que Nelly soit dans le coup.Je sais que jamais je ne volerai quiconque. Mes parents ne m'ont pas éduquée ainsi et le vol est un acte de lâcheté. Quand on veut quelque chose, il y a d'autres solutions que de voler. Je travaille bien pour me payer des biens, alors je ne vois pas en quoi les autres ne le pourraient pas.

— Il est hors de question que je parte d'ici sans avoir retrouvé mes bijoux !

Je souffle derrière mon écran. Je sens que cette histoire va prendre longtemps. Elle est tenace, la vieille... Ruben essaye tant bien que mal de la calmer, mais rien n'y fait et pour couronner le tout, son major d'homme ou je-ne-sais-quoi vient à sa rescousse.

— Mme De La Haie Rouge ne partira pas d'ici avant de les avoir retrouvés !

Il la prend dans ses bras comme elle se met à pleurer.

Cette scène me donne chaud au cœur. Est-ce que moi aussi un jour j'aurais quelqu'un qui me défend autant que cet homme aime cette femme ?

Je décide de me détourner de cette situation et m'applique à traiter mes e-mails. Sa voix de crécelle ne cesse de me briser les tympans. Pourvu que Ruben s'en débarrasse et vite ! Une main féminine tapote sur le devant de mes yeux sur le comptoir. De beaux ongles vernis rouge. Je lève la tête et rencontre les yeux de...

Mon empireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant