Piégés

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      Déjà 1 mois que ma meilleure amie s'est mariée. Je suis tellement heureuse pour elle. Elle a encore un peu de mal à se dire qu'elle est engagée. Les hommes qu'elle drague le confirmeront, mais j'ai confiance en elle et me dis qu'un jour elle sera une femme fidèle. En tout cas, moi, je rayonne. Après la soirée du mariage, Franz a demandé à Cynthia mon numéro de téléphone. Pour une fois, je ne lui en ai pas voulu. Mattia étant du passé, j'ai volontiers accepté qu'elle le fasse.

      Je me demande ce que ça va donner. Une chose est sûre, j'adore ses manières de gentleman, Ça change du grossier personnage qu'était Mattia ! M'avoir doigtée pour mieux me jeter ! Quel salopard ! Je lui souhaite tout le malheur du monde ! Je secoue ma tête. Je ne dois plus penser à lui.

      Ce mois a suffi pour que je l'oublie. L'ai-je vraiment oublié ? Je le pense, oui. J'aurai pu le revoir lors d'une soirée chez Lino et Cynthia, mais j'ai décliné. J'avais envie de voir la déception sur son visage, mais ma meilleure amie m'a dit qu'il n'avait rien laissé paraître. J'ai ressenti à ce moment-là un pincement au cœur. C'était le dernier. Je me suis jurée de ne plus retomber dans ses filets. Je compte sur cet Allemand blond aux yeux bleus pour m'y aider.

      Déjà 10 minutes que j'attends à cette table de restaurant gastronomique qu'il a choisie pour nous. J'espère juste qu'il ne me laissera pas en plan. Je scrute la salle et enfin, je le vois. Mon coeur ne s'arrête pas, les papillons ne volent toujours pas.

Bon sang ! Allez ! Voler un peu ! Arrêtez d'appartenir à Mattia !

       Il s'approche de moi et me fait la bise avant de prendre place devant moi. J'en profite pour l'observer. Dans le noir, il semblait beau et la réalité le confirme. Il est vraiment beau. Il ressemble un peu à Elyas M'Barek du film : Die Welle. Il est canon et le remplacera sans problèmes.

— Qu'avez-vous choisi pour ce repas, me dit-il avec sa voix de gentleman.

— Je vous attendais pour être sûre de mon choix, réponds-je en lui souriant.

— Je ne pense pas que nous pensons de même, il me fait un demi-sourire qui me fait deviner ses intentions.

— Peut-être que je ne dirais pas non.

      Il semble surpris et relève un sourcil blond. De base, je suis plus brun que blond, mais lui ne me dérange pas.

— D'accord, je prendrais un tartare de bœuf sauce mayonnaise et en dessert une crème brûlée, annonce-t-il en faisant claquer le menu contre la table.

      Non, il avait raison. Je ne vais pas prendre la même chose. Je déteste le steak tartare ! Si je change, j'aurai l'air idiote !

— Je vais prendre la même chose.

— Alors c'était vraiment le cas. Je suis étonné, lâche-t-il en souriant. Dîtes-moi, Marseille, vous aimez ?

Qu'il me lâche avec cette foutue ville de malheur où j'ai failli mourir !

— Je préfère de loin Paris.

— Je comprends.

      Je m'attendais à ce qu'il s'énerve, mais au lieu de ça, il est resté calme comme un chat qui dort. Je sens que cet homme va m'apaiser dans mes colères et je serais sereine auprès de lui. J'ai hâte de voir ce qu'il donne au lit.

      La soirée s'est très bien passée. Franz est un homme adorable. Il a 1 frère de 2 ans, son cadet. Lui a 29 ans et travaille dans l'import export de marchandises secrètes, m'a-t-il dit en me faisant un clin d'œil. Cela faisait longtemps que je n'avais pas pris plaisir à être avec quelqu'un. Nous sortons du restaurant bras dessus, bras dessous.

Mon empireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant